Présidentielle 2024 : dans les coulisses de la campagne électorale, se trouvent des ‘’achetés’’

Sur la ligne de la lancée de la campagne pour la présidentielle 2024, l’argent du contribuable tchadien ou des présidents d’honneur des bureaux de soutien, ont permis de faire passer les meetings à un achat de conscience. Entre convaincre les militants par le programme politique de son candidat et les liesses des banques, le deuxième choix est prisé par ceux qui font le bruit nécessaire. Durant deux semaines, des jeunes gens, rongés par le manque, ont fait de la campagne un commerce rentable.

Un t-shirt, une casquette et une somme de 2000 FCFA pour booster un rassemblement, est devenu pour les jeunes, parfois des mineurs, du business. Si partout dans le monde, convaincre par un projet de société séduisant est une règle, le Tchad a pu faire exception. Un pays dont la population est majoritairement pauvre et analphabète, l’argent parle mieux que les discours persuasifs et convaincants. « Vous avez déjà négocié avec les jeunes qui vont nous accompagner lors du dernier meeting ? Il faut que tout soit prêt, car nous devons faire remarquer notre bureau de Soutien », demande un responsable d’un bureau à son subordonné.

« Oui, j’ai 14 ans, mais je suis venu avec mes amis. Dès qu’ils m’ont informé, je me suis précipité pour venir. J’ai monté la voiture avec eux. Ils sont plus âgés que moi, mais personne d’entre nous n’a 18 ans. À la fin, ils nous ont donné 2000f FCFA chacun », nous a répondu un gamin de 14 ans avec un sourire innocent, déplacé de Diguel à Gassi pour un meeting. « Ça ne me dit rien. Je n’ai pas de carte d’électeur et je ne m’étais pas fait filmer. On m’a dit de passer et soustraire quelques frics à ces hommes de bureaux au lieu de rester à la maison à ne rien faire. Même si j’ai un candidat de choix, mon déplacement est en réalité motivé par l’ennui de rester sans rien faire », nous confie un autre chômeur déguisé en militant, sur l’avenue Ngarta Tombalbaye dite Rue de 40m. Pour lui, beaucoup d’autres jeunes sont dans sa situation si ce n’est pas la majorité.

Un marchandage sans crainte est le mobile de bien d’autres jeunes que nous avons interrogés depuis les premières heures de la campagne électorale. Des cas de violences, de frustrations et même des attaques verbales ont eu lieu durant ces deux semaines de campagne.

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