Le « glissement » du dialogue national inclusif au 10 mai prochain, pour permettre la tenue du pré-dialogue avec les politico-militaires à Doha fin février prochain, semble convenir l’Union africaine qui le trouve même acceptable. Mais, l’organisation continentale plafonne la transition actuelle par l’organisation des élections à la fin de cette année. Le représentant de l’UA Basil Ikouébé estime, sur les ondes de RFI, que le chronogramme ne tient pas en compte la période de la saison pluvieuse. « Il n’a jamais été possible d’organiser des élections pendant cette période, sinon on va exclure du processus une bonne partie de la population. Donc on avait déjà envisagé un léger glissement. Au lieu de tenir les élections en août-septembre, on pourrait les envisager à partir d’octobre. C’est juste qu’on les organise avant la fin de l’année, c’est-à-dire au plus tard en décembre », justifie-t-il. Pour le diplomate africain, les raisons de ce report sont justifiées. « Le pré-dialogue avec les groupes politico-militaires était une condition essentielle si nous voulons un processus inclusif. Les groupes politico-militaires sont une partie du problème mais aussi une partie de la solution donc il ne fallait pas les écarter », insiste M. Basil Ikouébé.
Le Premier ministre Pahimi Padacké Albert explique, le mercredi 27 février dernier, au sortir d’une rencontre avec le chef de l’Etat, le général Mahamat Idriss Déby Itno, « ce glissement de date » par le retard du pré-dialogue avec les politico-militaires. Pour lui, il fallait que le pré-dialogue des politico-militaires soit tenu. « Il se trouve que dans les préparatifs, le pays hôte, constatant la dispersion des politico-militaires dans le monde, les questions logistiques, l’absence de titres de voyage pour certains, a proposé de réunir les politico-militaires le 27 février 2022 à Doha », informe-t-il. Le Premier ministre souligne que son gouvernement veut avoir un dialogue inclusif où tous les Tchadiens se retrouvent. Personne ne soit laisse de côté. « La tenue du pré-dialogue des politico-militaires devient un préalable pour la tenue du DNI. Cela induit un glissement de notre agenda de dialogue », relève-t-il.