Plus de 33 millions de Nigérians auront faim l’an prochain, selon un rapport

Ph DR

Plus de 33 millions de Nigérians auront faim l’an prochain, un chiffre en nette hausse alors que les prix de l’alimentation s’envolent et exacerbent l’effet de la guerre et du changement climatique, selon un rapport diffusé vendredi, 08 novembre 2024.

Le rapport « Cadre harmonisé », rédigé par des fonctionnaires nigérians, des agences des Nations-Unies et de grandes ONG humanitaires, fait le point deux fois par an sur la situation nutritionnelle dans 26 Etats en crise du nord et du centre du Nigeria. Selon les chiffres les plus récentes, 25,1 millions de Nigérians subissent déjà une « insécurité alimentaire aiguë », même au pic de la saison des récoltes cette année, après des inondations et l’envolée des prix.

Ce chiffre devrait passer à 33,1 millions l’an prochain, le Naira (la monnaie nigériane) en cours d’effondrement faisant encore grimper les prix des importations d’aliments et la fin des subventions aux carburants rendant chère leur livraison et leur distribution.

« Environ 5,4 millions d’enfants et près de 800.000 femmes enceintes ou allaitantes sont menacés de malnutrition sévère ou de dégénérescence dans six des Etats les plus affectés », souligne un communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM). « Parmi eux, c’est alarmant, environ 1,8 million d’enfants pourraient souffrir de malnutrition sévère aigüe et avoir besoin de traitements nutritifs vitaux ».

Le nord-est du Nigeria est meurtri depuis 2009 par des insurrections islamistes, et les gangs de bandits et de kidnappeurs opèrent dans tout le nord du pays. Parallèlement, le changement climatique et la déforestation ont rendu la région plus aride. Les violences et la désertification ont également entraîné des rivalités parfois violentes entre communautés agricoles et bergers nomades.

Ces défis au long terme existent depuis longtemps, mais l’état de l’économie nigériane a joué un rôle dans la hausse des prix alimentaires. Le rapport cite la dévaluation continue de la monnaie nigériane face au dollar et la décision l’an dernier du président Bola Tinubu d’abolir une subvention aux carburants vieille de plusieurs décennies.

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