Depuis plus d’un mois, le Tchad connaît une pénurie de carburant qui paralyse bien des activités. Les stations services ne s’ouvrent que dans la soirée pour servir au trop pendant 4 heures. Cette situation perdure, mais le 21 décembre dernier, une fuite de pétrole brut dans le Kanem fait jaser. Si la raffinerie est toujours alimentée, où va le pétrole raffiné qui sort de Djarmaya ?
Face à cette situation qui agonise les activités liées aux hydrocarbures, contre toute attente, le directeur général adjoint de l’Arsat (Autorité de régularisation du secteur aval au Tchad), Hassan Adoum Younousmi, a déclaré le 17 décembre dernier que le trafic illicite du carburant était l’une des causes principales de la pénurie du carburant. Rejetant ainsi la faute sur les prestataires. « La kermesse du désordre est terminé. La réussite de cette opération, en seulement deux jours, marque un tournant significatif dans la lutte contre le trafic illégal et les pénuries induites », a-t-il martelé.
Durant ce mois, une question a traversé l’esprit de tous les tchadiens : où va le carburant ? Et comme par hasard, dans cette situation de rareté, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) et les tchadiens apprennent que le drainage du pétrole brut de Sidigui-Djarmaya a été endommagé et que la fuite a laissé couler une importante partie de l’or noir. « Ce déversement est causé par le passage d’un gros porteur sur le pipeline, entraînant ainsi une ouverture d’environ 20 cm et quelques rayures sur le pipeline en question », a annoncé le ministère des hydrocarbures. Mais la question de la destination du pétrole tchadien raffiné reste encore un mystère.
Comme si cela ne suffisait pas, les citoyens voient dans une vidéo, le Président de Transition, s’enquérir de la situation auprès des pompistes des stations services de la capitale. Constatant les questions qu’il a posées, il se trouve qu’il veut s’imprégner de la situation. Il a rassuré, par la suite, les citoyens qui ont tout de suite demandé de l’électricité effective, du carburant sans pénurie et les denrées alimentaires à suffisance. C’est « le minimum social commun ». Ce à quoi le président de Transition a répondu en disant qu’une solution durable sera trouvée dans les meilleurs délais
Après sa visite inopinée dans les stations services, rien n’a changé et la pénurie continue de plus belle. N’est-il pas déjà temps de s’attaquer à d’autres causes que le Directeur Général de l’Arsat n’a pas citées durant sa sortie médiatique citée plus haut ? Ou s’agit-il d’une « kermesse du désordre » entretenu à un niveau qui dépasse ses capacités ? Quel est l’apport du président après sa descente inopinée dans les stations services ? Toujours est-il que la suite de cette pénurie, montre combien le calvaire des tchadiens est loin d’être terminé.