António Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, a appelé, ce12 août 2024, à une réforme urgente du Conseil de Sécurité, critiquant sa structure obsolète et le manque de représentation de l’Afrique qui, selon lui, porte atteinte à la crédibilité de l’organe et à sa légitimité mondiale.
S’adressant au Conseil, António Guterres a souligné que sa composition reflétait l’équilibre des pouvoirs à la fin de la Seconde Guerre mondiale et n’avait pas su suivre le rythme d’un monde en mutation. « En 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales », a-t-il déclaré lors d’un débat intitulé “Remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de Sécurité”. Ce débat est organisé par la Sierra Leone qui préside le Conseil.
« Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes… ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde », a ajouté le chef de l’ONU.
Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de corriger cette injustice. « Pour garantir la pleine crédibilité et la légitimité de ce Conseil, il faut tenir compte des appels de longue date de l’Assemblée générale des Nations Unies, de divers groupes géographiques – du Groupe arabe au Benelux, aux pays nordiques et à la CARICOM – et de certains membres permanents de ce Conseil lui-même », a-t-il déclaré.
Guterres a rappelé sa note d’orientation, le Nouvel Agenda pour la Paix, présentée en juillet dernier. Ce cadre est au cœur des négociations sur le Pacte de l’avenir qui doit être adopté lors du Sommet de l’avenir le mois prochain. « J’exhorte tous les États membres à y assister et à apporter leurs points de vue et leurs idées afin que les voix africaines soient entendues, que les initiatives africaines soient soutenues et que les besoins africains soient satisfaits », a conclu Guterres.