Les Nations unies ont déclaré lundi avoir besoin de 160 millions de dollars pour fournir une « aide vitale » à des millions de personnes dans le nord-est du Nigeria, où sévit une double crise alimentaire et sécuritaire.
« Je ne peux pas décrire à quel point la situation est désespérée. C’est la pire que j’ai vue en cinq ans », a déclaré Trond Jensen, qui dirige le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA) au Nigeria, lors d’une conférence de presse à Abuja lundi 05 avril 2025.
Le nord-est nigérian est en proie depuis 16 ans à une insurrection jihadiste qui a fait plus de 40.000 morts et a déplacé plus de 2 millions de personnes. Les combats ont détruit des fermes et entravé l’accès aux terres agricoles et aux marchés, provoquant une crise alimentaire d’envergure.
L’UNOCHA a alerté sur le besoin de fournir une aide alimentaire immédiate et des soins de santé essentiels à deux millions de personnes, dont 600.000 enfants, dans les États de Borno, Adamawa et Yobe. La situation pourrait s’aggraver en cas d’épidémie ou de catastrophe naturelle telle qu’une inondation, alors que la saison des pluies approche.
En octobre 2024, la Banque mondiale indiquait que plus de la moitié de la population du Nigeria, le pays le plus peuplé du continent, vivait désormais sous le seuil de la pauvreté, soit 129 millions d’habitants. M. Jensen a souligné que les coupes de l’aide américaine avaient eu un impact considérable sur la capacité à fournir des services essentiels à la population de la région.
Le Fonds monétaire international a de son côté déclaré mi-avril que le niveau de pauvreté et l’insécurité alimentaire au Nigeria restent à des niveaux élevés deux ans après le lancement des réformes entreprises par le gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu.