Au moins 13 personnes sont mortes jeudi, 1ᵉʳ août 2024 lors des manifestations contre les difficultés économiques au Nigeria, a affirmé vendredi, 02 août l’ONG Amnesty International, qui accuse les forces de l’ordre d’avoir tué des manifestants pacifiques dénonçant « la grande pauvreté ».
Une nouvelle journée de mobilisation contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie se déroulait vendredi sous haute sécurité. Au moins cinq États ont été placés sous couvre-feu tandis que dans la capitale Abuja, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur un petit groupe de manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria traverse une grave crise économique, à la suite de réformes mises en place par le président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L’inflation des denrées alimentaires dépasse les 40% et le prix de l’essence a triplé.
Les participants aux manifestations, baptisées #EndbadGovernanceinNigeria (Mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria) demandent au président de revenir sur certaines réformes, comme la suspension de la subvention aux carburants, et de « mettre fin à la souffrance et à la faim ».
Selon Amnesty, six personnes ont été tuées jeudi dans la ville de Suleja, près de la capitale Abuja (centre), quatre à Maiduguri (nord-est) et trois à Kaduna (nord-ouest) lors des manifestations qui ont fait descendre dans la rue des milliers d’habitants. « Nos éléments, à ce stade, montrent que là où il y a eu des morts, des membres des forces de sécurité ont délibérément usé de tactiques visant à tuer alors qu’ils faisaient face à des rassemblements de personnes dénonçant la faim et la grande pauvreté », a écrit Amnesty dans un communiqué publié sur le réseau social X.
De son côté, la police de Maiduguri a indiqué que quatre personnes ont été tuées dans des explosions, sans fournir plus de détails. Le chef de la police a rejeté jeudi les accusations selon lesquelles des policiers auraient attaqué des manifestants.
Dans un communiqué publié sur X, le chef de la police Kayode Egbetokun a indiqué avoir « placé toutes les unités en alerte rouge » pour répondre à « des menaces à la sécurité et à l’ordre public ».