Le ministère de l’Intérieur du Niger a annoncé la suspension de toutes les activités des organisations internationales, ONG et agences des Nations unies dans les zones d’opérations militaires, en raison de la situation sécuritaire actuelle. Une suspension qui risque davantage d’amplifier la crise au sein des populations, notamment les femmes et les enfants, à qui l’aide de ces institutions peine à parvenir depuis plus d’un mois, en raison des sanctions économiques et financières imposées au pays par la Cédéao, à la suite du coup d’Etat du 26 juillet 2023.
Le Bureau des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), dans son dernier bulletin sur l’état de la situation, publié le 25 août dernier, a indiqué que 17 % de la population du Niger soit environ 4,3 millions de personnes, auront besoin d’une aide humanitaire vitale. « Cette situation est due à l’impact des inondations, au conflit, à la perte de revenus et à l’absence de solution durable », indique l’OCHA. L’institution onusienne alerte que « des mesures efficaces doivent être mises en place afin de garantir la protection des populations affectées, de fournir une aide humanitaire adéquate et d’œuvrer en faveur de solutions durables afin de renforcer la résilience des communautés ».
Selon l’organisme des Nations unies, la crise politique est venue aggraver « une situation déjà préoccupante en matière de sécurité alimentaire ». Outre les 3,3 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire sévère, 7,3 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée risquent de se retrouver en situation sévère en raison de la gravité de ce choc en conjonction avec les défis saisonniers et à l’insécurité persistante, ont fait savoir plusieurs agences onusiennes actives dans l’humanitaire.
Des responsables des Nations Unies ont également déclaré, dans un communiqué, le 29 août 2023, que les sanctions bloquaient l’aide humanitaire vitale, comme la nourriture et les médicaments. Ils annoncent que « des demandes d’exemption avaient été soumises à la Cédéao ». Malgré la détérioration du climat politique dans le pays, « la communauté humanitaire réaffirme sa détermination à rester sur le terrain et à continuer d’opérer dans le respect des principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, qui sont les garants d’une réponse efficace et d’une approche centrée sur la communauté ».
Les organisations internationales, ONG et agences humanitaires estiment par conséquent qu’un pont aérien pour les acteurs humanitaires est nécessaire et ont invité les bailleurs de fonds à « mobiliser des financements urgents et flexibles afin de permettre aux acteurs humanitaires de sauver des vies ».