Dans un contexte socioéconomique très précaire dans la capitale tchadienne, des jeunes vendeurs et acheteurs trouvent leur compte dans la vente des habits de seconde main. Le commerce des friperies communément appelé ‘’Gondja’’ gagne peu à peu du terrain et la demande est assez forte.
A N’Djamena, dans les couloirs des marchés populaires, sur les trottoirs ou dans les rues de la ville, la vente des habits de seconde main appelés communément « Gondja », s’installe de jour en jour. Pour certains jeunes, elle est devenue une activité génératrice de revenus et mieux appréciée par ceux qui ne veulent pas être oisifs dans la vie. Ce commerce comprend la vente des jupes, des vêtements pour enfants, des culottes, des chemises et des chemisettes, des sous-vêtements, souvent importés. Les débrouillards s’accrochent à cette activité afin de subvenir à leurs besoins.
Un jeune vendeur des habits de seconde main rencontré au marché de Dembé se dit satisfait de ses revenus quotidiens : « Je suis fier de cette activité parce que je suis libre et j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille, mes enfants. Je me bats pour leur donner de quoi manger chaque jour » explique-t-il. Les recettes journalières dépendent de la clientèle. « Du matin jusqu’au soir, s’il y a les clients je peux m’en sortir avec 10 000 ou 15 000 FCFA pour un déballage. Le jour où il n’y a pas de clients, je peux avoir 7 000 ou 8 000F CFA pour un déballage », a –t-il ajouté.
Les acheteurs, eux aussi trouvent leur compte. Selon un client qui a préféré garder l’anonymat, « avec les vêtements de seconde main je dépense peu d’argent et cela me permet de faire de l’économie. Quand tu portes les habits de seconde main, on ne peut pas faire la différence avec les autres vêtements ».
Cependant, comme toute autre activité, la vente des habits de seconde main n’est pas chose aisée. « Comme vous pouvez le constater, le déballage des habits n’est pas une histoire facile, on lutte pour les avoir et il faut toujours sortir tôt le matin, parfois sous les intempéries et à la merci des agents municipaux», relève un autre vendeur.
Il est à noter que la majorité des vendeurs des habits de seconde main dans les marchés de N’Djamena sont des jeunes diplômés sans emploi et des étudiants.