Musique : Magso, l’unité de mesure de l’Afrobeat tchadien

Connu à travers son single « Nagdar » qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, notamment Tiktok, Magso, jeune artiste, fait ses preuves dans la musique tchadienne. En attendant la sortie officielle du clip « Nagdar » ce jour, 20 janvier, découvrons cette pépite de la musique tchadienne à travers son portrait.

Magloire Degue Monhhassingar de son vrai nom, Magso, âgé de 27 ans et originaire du Moyen Chari est un artiste chanteur-compositeur, interprète. Il chante en Français, en Arabe, en Sara et en Anglais. Mais ce qu’il préfère, c’est chanter en Arabe et Sara, les langues couramment parlées au Tchad. Dès son tout jeune âge, Magso parlait déjà parfaitement l’Arabe, car dit-il, « j’ai grandi dans un milieu dans lequel, ces deux catégories de personnes cohabitaient. Ce sont mes langues maternelles ici au Tchad ». Passionné du RNB et de l’Afrobeat, il essaie de mélanger ce genre musical en créant son propre style qu’il nomme « Saïtrap ». C’est un mélange de sonorité arabe, latino, africaines et surtout tchadiennes pour pouvoir sortir une musique de qualité.

C’est à l’âge de 12 ans que Magso se découvre une vocation pour la scène. Il vit alors sa passion de la musique. Déjà en 2012, le jeune artiste faisait ses débuts à son lycée en interprétant différentes chansons des stars de la musique. C’est en cette même année qu’il a appris le Beatmaking pour produire ses titres. C’est alors qu’en 2016 qu’il affirme sa vocation sur les scènes de Yaoundé où il chante avec son groupe Loyalty.

Magso tient son originalité de son éclectisme, car touchant à plusieurs genres musicaux, si bien que son style ne se détache pas des autres. Car soutient-il, « tout le monde s’inspire de tout le monde. Ma musique est une suite d’autres musiques pour une amélioration. Mais je crée mon propre style ». S’il a subi l’influence de plusieurs musiciens, le jeune artiste de 27 ans dit s’être construit musicalement à travers les chansons des plus anciens chanteurs comme Talino Manu, Maitre Gazonga, et bien d’autres.  « Beaucoup sont intéressés par des choses qui viennent d’ailleurs, pourtant si nous, jeunes artistes tchadiens, nous focalisons sur la culture tchadienne, il y aura plus merveilleux encore que ce qui est déjà là », a-t-il indiqué.

En attendant d’y arriver, Magso s’applique davantage à donner le meilleur de lui. De 2021 à 2022, il a fait ses preuves artistiques dans les concerts de quelques artistes, notamment Obie G, Ghis B et au Festival New School Power sur les scènes de l’Institut français du Tchad. En 2023, il compte environs 20 titres qu’il entend faire sortir pour exploser son compteur, mais surtout faire valoir ce qu’est son talent et son amour pour la musique. N’écartant pas l’hypothèse d’allier la musique à autre chose, Magso, le super fan de l’artiste Soprano, de reconnaitre que la musique, c’est son âme. « Je ne dirais pas que la musique, c’est seulement ma thérapie, car elle apporte beaucoup dans ma vie, la musique, c’est mon âme. Si tu enlèves la musique de ma vie, c’est mon âme que tu as enlevé », confie-t-il. Les émotions, les moments de partage avec ses amis, les faits de société, la culture tchadienne, les échecs, les rejets, le chagrin, ce sont là quelques sources d’inspiration de ce jeune artiste. 

Il faut le préciser, en plus d’être artiste et rappeur, Magloire Degue Monhassingar est aussi et d’abord un Beatmaker. Après l’obtention de son diplôme en Ingénierie économique et financière, il s’est tourné vers sa passion qu’est la musique, car affirme-t-il, « c’est vrai, on a étudié, on a eu notre diplôme, mais la passion reste la passion et c’est ce qui prend le dessus ». Selon lui, il est beaucoup plus important de pousser les recherches loin pour pouvoir changer la musique au Tchad. Aussi, dit-il, « ma mission à moi est de défendre et rependre la culture tchadienne partout dans le monde et le moment viendra où ce silence fera enfin du bruit ».

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