Le 3 mai de chaque année, le monde célèbre la journée de la liberté de presse. À cette occasion, il est temps de faire l’état des lieux de la pratique du journalisme au Tchad.
Considéré comme un métier noble et respectable dans le passé, le métier du journalisme a perdu sa valeur au Tchad au fil du temps. Entre répression et influence politique, mais aussi de l’autocensure, le journaliste tchadien reste dos au mur. La Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), au lieu de se limiter à la régulation, fait plutôt du coercitif, mettant ainsi les journalistes dans le doute quant à la confiance accordée en tant que régulateur. Ces derniers accusent la Hama d’être au côté du pouvoir.
Souvent passée sous silence, la corruption dans le journalisme est une préoccupation majeure en Afrique et particulièrement au Tchad. Une catégorie de journalistes appelée journaliste à l’enveloppe brune ou journaliste d’intervention rapide (JIR), ceux-ci impliquent généralement des pots-de-vin dans leur travail. Certains hommes politiques cherchent à influencer les journalistes pour qu’ils produisent des reportages plus positifs sur une problématique ou pour qu’ils étouffent une histoire négative. Il faut également marteler que certains groupes de personnes avec des pages sur les réseaux sociaux se réclament journalistes alors qu’ils ne sont pas reconnus par la Hama. Ceux-ci se font passer comme des journalistes spécialisés dans la chasse au perdiem et ternissent ainsi l’image de ce noble métier.
Pour le rédacteur en chef de la télévision nationale, Adef Ben Rahama, « nous savons que dans certaines situations de travail précaire, cela peut être un problème et que les journalistes sont plus susceptibles d’être influencés. Il est important que la Hama songe à travailler ensemble avec tous les journalistes pour garantir leur bon traitement au niveau économique », recommande-t-il. Par ailleurs, en cette journée, Reporters Sans Frontières interpelle les autorités et la communauté internationale sur la nécessité de mettre fin aux pressions et aux menaces dont sont victimes les journalistes étrangers et nationaux sur leurs territoires respectifs.