Une centaine de jeunes ont manifesté mardi, 08 avril 2025 à Bamako pour protester contre « les agissements de l’Algérie » envers le Mali, qui accuse son voisin du nord d’avoir détruit fin mars un drone de son armée en territoire malien. Les tensions entre Bamako et Alger ont provoqué des rappels respectifs d’ambassadeurs dimanche. Parallèlement, chaque pays a fermé son espace aérien à l’autre.
La manifestation devant l’ambassade d’Algérie, située dans un quartier populaire, a eu lieu à l’appel d’un mouvement de la société civile, « Sentinelle debout pour le Mali », selon un journaliste de l’AFP. Les protestataires, encadrés par des forces de sécurité, ont scandé des slogans hostiles à l’Algérie, qualifiée d’« Etat terroriste » et « ingrat », et à l’inverse encensé l’armée malienne et l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Ouagadougou et Niamey ont, en solidarité avec le Mali, rappelé dimanche leurs ambassadeurs à Alger, dont la mesure de réciprocité a suivi. « Nous voulons montrer le mécontentement du Mali et des Maliens face aux agissements de l’Algérie », a déclaré à l’AFP Mohamed Kassoum Djiré, président du mouvement à l’initiative de la manifestation.
De son côté, l’ex-ministre et diplomate algérien Abdelaziz Rahabi a estimé sur X que les déclarations du Mali et de l’AES étaient « excessives, belliqueuses et non conformes à la réalité de la situation ».
Dans un communiqué mardi, l’Algérie a rejeté les « graves accusations » portées par le Mali. Selon Alger, les données radars de son ministère de la Défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali.