Dans le tumulte feutré des passations de pouvoir qui rythment la vie politique tchadienne, celle du ministère de la Jeunesse et des Sports s’est déroulée mardi 11 février 2025, marquant la fin d’un cycle pour Abakar Djermah Aumi et l’entrée en scène de Maïdé Hamit Lony. Sous la houlette du Secrétariat Général du Gouvernement, dirigé par Dr Ramatou Mahamat Hantouin, la cérémonie s’est tenue dans la sobriété institutionnelle, scellant officiellement le transfert des responsabilités.
Le décret du 6 février, instaurant le gouvernement de Allah-Maye Halina II, avait déjà dessiné les contours de ce changement. En prenant la parole, Maïdé Hamit Lony a esquissé les premières lignes de son ambition pour un ministère stratégique dans un pays où la jeunesse représente l’épine dorsale démographique. “Travailler pour une jeunesse plus active, créative et tournée vers un avenir meilleur pour le Tchad” : tel est le cap que le nouveau ministre entend suivre, mêlant optimisme et pragmatisme.
Un pari sur le numérique et le sport
Soucieux de moderniser un secteur souvent laissé en friche, Maïdé Hamit Lony mise sur l’innovation numérique et la promotion du sport, avec une attention particulière portée au football, discipline qui cristallise les passions et les espoirs d’une jeunesse en quête de modèles. Il a annoncé la création d’un comité chargé de dénicher des talents dans les régions les plus reculées du pays, une démarche qui vise à démocratiser l’accès aux opportunités sportives et à hisser le football tchadien sur la scène internationale.
Mais le projet de Maïdé Hamit Lony ne s’arrête pas aux terrains de sport. Il ambitionne de restructurer et de dynamiser le Conseil National de la Jeunesse Tchadienne (CNJT), en transformant cette institution en un véritable laboratoire d’idées, un espace de débats intellectuels au service de la jeunesse.
Son prédécesseur, Abakar Djermah Aumi, dont le passage à la tête du ministère n’aura duré qu’un semestre, a remis un bilan présenté au président de la République avant de céder officiellement sa place. Dans un discours empreint de gratitude, il a salué la confiance des plus hautes autorités et adressé ses vœux de réussite à son successeur.
Le défi est de taille pour Maïdé Hamit Lony : il devra conjuguer les aspirations d’une jeunesse souvent marginalisée avec les exigences d’un appareil d’État en quête de résultats tangibles. Dans un pays confronté à des défis socio-économiques majeurs, la jeunesse et le sport pourraient bien devenir des leviers de transformation, à condition que la volonté politique se traduise par des actions concrètes. Le nouveau ministre sera-t-il à la hauteur de cette ambition ?