Mahamat Idriss Déby Itno a exprimé ce 07 janvier 2025, son indignation et estimé qu’Emmanuel Macron « se trompe d’époque » au lendemain des propos de son homologue français qui a notamment regretté que les dirigeants africains aient « oublié de dire merci » à la France pour son intervention antiterroriste au Sahel.
« Je voudrais exprimer mon indignation vis-à-vis des propos récemment tenus par le président Macron qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains. Je crois qu’il se trompe d’époque », a dit Mahamat Idriss Déby Itno dans un discours prononcé au palais présidentiel lors d’une série de vœux.
La France a eu « raison » d’intervenir militairement au Sahel « contre le terrorisme depuis 2013 », mais les dirigeants africains ont « oublié de nous dire merci », avait déclaré lundi Emmanuel Macron à Paris lors de la conférence des ambassadeurs et ambassadrices, estimant qu' »aucun d’entre eux » ne gèrerait un pays souverain sans cette intervention.
« Nous avons proposé aux chefs d’Etat africains de réorganiser notre présence. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », avait déclaré M. Macron lundi en évoquant le retrait militaire français, généralement forcé, d’un certain nombre de pays africains ces dernières années.
« En ce qui concerne le Tchad, la décision de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec la France est entièrement une décision souveraine du Tchad. Cela ne souffre d’aucune ambigüité » a rétorqué le président Déby.
Lundi soir, le gouvernement tchadien avait réagi en exprimant sa « vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique et des Africains », selon un communiqué du ministre tchadien des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah.
Les propos de M. Macron ont également été condamnés lundi au Sénégal par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a comme le président tchadien contesté que le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar.
Le mois dernier, le Sénégal et le Tchad ont annoncé le départ des militaires français de leur sol. Avant eux, entre 2022 et 2023, quatre autres anciennes colonies françaises, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée, et se sont rapprochées de Moscou.