Par un communiqué signé par le Directeur Général de la Communication de la Présidence, Hassan Abdelkerim Bouyebri, le dimanche 03 novembre 2024, le Tchad fait part de sa volonté d’étudier son retrait de la Force Mixte Multinationale (FMM). Mais que deviendra la FMM si le Tchad met en exécution son retrait ? A-t-il réalisé qu’il fait chemin seul contre ce terrorisme meurtrier ? Une question légitime surtout que le QG de la FMM se trouve au Tchad.
La FMM a été créée en 1994 par la CBLT, entendue Commission du bassin du Lac-Tchad, et avait pour objectif de lutter contre le grand banditisme et la criminalité dans le bassin du Lac-Tchad. Son état actuel de lutte contre Boko Haram a été décidée, le 7 octobre 2014, lors du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernements des pays membres de la CBLT (Tchad, Cameroun, Nigeria et le Niger) et du Bénin qui s’est tenu à Niamey.
Mais en cette énième frappe de la secte Boko Haram dans la région du Lac-Tchad, il est fort probable que le Tchad se serait vu seul contre un mal régional. Sinon, comment expliquer cette étude d’une possible auto éviction d’une charte sécuritaire régionale ? Surtout que l’attaque a particulièrement endeuillé les forces de défense et de sécurité qui sont les défenseurs de la sécurité et du Tchad, et des populations tchado-frontalières, et a montré que la menace terroriste existe toujours.
En déplaçant, cette fois, le Chef de l’Etat tchadien dans ladite Province où il dirige les opérations de riposte militaire, Boko Haram réussira-t-il le pari inespéré d’une région divisée ? Tout porte à croire que le Tchad, un pays clé de la CBLT, qui porte d’ailleurs son nom, a mûrement réfléchi sur un retrait de la FMM. Et le président Mahamat Idriss Deby Itno, a lors de son séjour opérationnel dans les environs de Barkaram où de militaires tchadiens ont été massacrés dans la nuit du 27 au 28 octobre 2024, semble informé de l’absence des autres membres et d’une communauté internationale quasi-muette.
« Le troisième objectif, c’est envisager le retrait du Tchad de la Force Mixte Multinationale, compte tenu de l’absence de la mutualisation des efforts, constatée, comme toujours malheureusement sur le terrain, face à cet ennemi commun. Cette force créée dans l’optique de mettre en commun les efforts et les intelligences semble tomber dans la léthargie », peut-on lire sur le communiqué de la Direction de la Communication de la Présidence. Une note claire, explicite qui informe, d’ailleurs, le peuple tchadien sur une absence de solidarité régionale lors de la colère de Boma, il y a 4 ans de cela.
Toutefois, le communiqué de la Présidence de la République du Tchad, ajoute, par ailleurs, que le président de la République réaffirme son devoir de protéger d’abord le Tchad et son peuple tout en rassurant que le Tchad respectera ses engagements de lutte contre le terrorisme comme il l’a toujours fait.