Le domaine littéraire séduit de plus en plus la jeunesse tchadienne. Il le séduit sous toutes ses formes, car sanctuaire de la liberté d’expression et de la pensée. La politique n’est pas du reste. C’est dans cette optique que Abakar Hakimi Terefi, un jeune tchadien, accouche un titre pour le moins osé d’un essai percutant : « Après le tyran, le tyran : d’un État de désordre à un vrai État, une question de volonté et d’engagement », paru aux Éditions Colibri au Cameroun, en 2023.
Dans cette œuvre de 84 pages, divisée en six chapitres, l’auteur donne son point de vue sur la gouvernance de trois dernières décennies au Tchad. Il y évoque la situation sociopolitique du Tchad au cours des 30 dernières années. Selon l’auteur, cette situation découle d’une gestion chaotique du père et que les tchadiens doivent faire à ce que cela ne perdure pas pour toujours.
L’auteur souligne les conséquences considérables de cette gestion et appelle la jeunesse à s’unir pour inverser les rapports de force. Il affirme que seule une synergie d’action permettra de remporter cette lutte. Et que les tchadiens se doivent de ne pas se taire. Car il va de l’intérêt général du pays, insiste-t-il.
L’essayiste Abakar Hakimi Terefi constate que l’ex président Deby a plongé le Tchad dans le coma et que son « fils » ne pourra rien apporter de positif. Au contraire, il estime que le pays reculera de 30 ans sous l’approbation des courtisans du régime et la régression sera deux fois plus violente que celle des années précédentes. « En effet, le système de gouvernance mis en place par Déby père, hérité par Déby fils, est un système enraciné et dont le but est de favoriser un seul clan. C’est un système basé sur l’injustice, l’inégalité, la discrimination, la manipulation, la tyrannie. Et ce, avec la bénédiction de la France », regrette-t-il.
À travers cet essai, Abakar Hakimi Terfi s’attaque aussi à la politique française qui, selon lui, constitue le mal principal du Tchad. « Après le tyran, le tyran », invite le peuple tchadien à l’unité et à la persévérance dans la lutte, « seul moyen » pour parvenir à un vrai Etat démocratique. Il est également un conseil à l’endroit du président de transition à se débarrasser « des griots et des laudateurs qui ont conduit son père à la mort », afin d’éviter le pire et sortir tête haute. Et ce, en mettant un accent sur la politique française au Tchad.
Aussi, il faut noter que Abakar Hakimi Terefi, de son vrai nom Abakar Ousmane Idriss, est titulaire d’une licence en sciences politiques, communication et relations internationales obtenue à Cotonou, au Bénin. Il a également décroché un Master en Stratégie, Défense, Sécurité, gestion des conflits et des catastrophes à l’Université de Yaoundé II. Il milite au sein du Parti socialiste sans frontières (PSF), au Tchad.