Plusieurs centaines de Libyens se sont rassemblés samedi, 24 mai 2025 à Tripoli, siège du gouvernement d’unité nationale (GNU), reconnu par l’ONU, pour lui apporter leur soutien après deux manifestations massives ayant réclamé son départ en raison de combats meurtriers dans la capitale il y a une douzaine de jours.
Un bon nombre de manifestants ont été transportés en autocars jusqu’au centre de Tripoli en provenance de villes voisines comme Misrata (200 km à l’est) ou Aziziya (50 km au sud-ouest). « Non aux milices ! Oui au pouvoir de la loi et de l’Etat », « Il faut dissoudre les milices », ont scandé les manifestants dont certains brandissaient des banderoles appelant à des élections.
La Libye, pays riche en pétrole, peine à retrouver la stabilité depuis le soulèvement de 2011 qui mit fin à 42 ans de règne de Mouammar Kadhafi. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir : le GNU installé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre à Benghazi (est), soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.
Des élections présidentielle et parlementaire devaient se tenir en décembre 2021, mais elles ont été reportées sine die en raison de divergences entre les deux camps rivaux. « Nous voulons une patrie unie, des lois applicables à tous », a dit un manifestant dans un communiqué lu devant la foule.
Les manifestants ont aussi réclamé le rétablissement de la Constitution, instaurée à l’indépendance du pays en 1951, mais supprimée au lendemain du coup d’Etat de Kadhafi en 1969. Une commission, élue au suffrage universel et chargée de rédiger une Constitution, avait soumis en juillet 2017 un texte au Parlement, devant faire l’objet d’un référendum. Un projet resté lettre morte.
Vendredi soir pour la deuxième semaine de suite, une manifestation massive a réuni environ un millier de manifestants au centre de Tripoli pour exiger le départ de M. Dbeibah et la dissolution du GNU et d’autres institutions dont le Parlement basé dans l’est et le Haut conseil d’Etat, sorte de Sénat, basé à Tripoli.