Le Nigeria a de nouveau réclamé vendredi, 11 avril 2025, la libération de Mohamed Bazoum, le président nigérien détenu par le pouvoir depuis son renversement lors du coup d’État militaire de 2023.
« Nous voulons qu’il soit libéré. Nous estimons qu’il n’a commis aucune infraction », a déclaré le ministre nigérian de l’Information Mohammed Idris dans une interview à la chaine de télévision France24.
M. Bazoum a été évincé le 26 juillet 2023, après seulement deux ans de mandat, par le chef de sa garde présidentielle, le général Abdourahamane Tiani, qui l’a accusé de ne pas avoir protégé le pays contre les attaques djihadistes. Depuis lors, il est détenu avec son épouse Hadiza au palais présidentiel de Niamey dans des conditions de détention strictes.
« Nous continuerons à insister pour qu’il obtienne sa liberté », a déclaré M.Idris, dont le pays assume actuellement la présidence tournante de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). « Il est indéniable qu’aucun des membres de la Cedeao n’est heureux d’avoir vu Bazoum être renversé par des militaires », a-t-il renchéri.
La semaine dernière, la junte nigérienne a annoncé avoir libéré une cinquantaine de personnes, y compris d’anciens ministres du gouvernement qu’elle a renversé. Cette décision de libération est conforme « aux recommandations des assises nationales pour la refondation » qui se sont tenues en février, ont précisé les militaires.
Depuis leur prise de pouvoir, les dirigeants militaires du Niger ont rompu leurs relations avec la France et expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte contre les djihadistes. Le Niger a également quitté la Cedeao et s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, tous deux gouvernés par des militaires et également confrontés à des attaques djihadistes meurtrières.