L’ancien ministre mauritanien de l’Economie, Sidi Ould Tah, a été élu jeudi, 29 mai 2025, président de la Banque africaine de développement (BAD) et va succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de cette institution qui doit faire face au désengagement financier des Etats-Unis.
Il n’aura fallu que trois tours de scrutin pour que M. Tah l’emporte, avec 76,18% des voix, devançant largement son rival zambien Samuel Munzele Maimbo qui a recueilli 20,26%. Le Sénégalais Amadou Hott termine troisième avec 3,55% des voix.
Fondée en 1964, la BAD qui compte 81 pays membres, dont 54 africains, est l’une des grandes banques multilatérales de développement. Ses ressources proviennent notamment des souscriptions des pays membres, des emprunts effectués sur les marchés internationaux ainsi que des remboursements et revenus des prêts.
Pour remporter l’élection qui se déroulait à Abidjan, siège de l’institution, il fallait obtenir une double majorité : celle des votes de tous les pays membres, mais aussi celle des pays africains. Et sur ce terrain, M. Tah a obtenu un score fleuve avec 72,37% des suffrages africains.
« Je voudrais d’abord remercier l’Afrique pour la confiance. Je vous remercie pour cette confiance dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l’accompagne », a déclaré M. Tah, à l’issue de son élection.
Le nouveau président de l’institution va être immédiatement confronté à un environnement économique international chamboulé, notamment par les annonces de l’administration Trump. Outre les droits de douane, certaines décisions affectent directement la BAD puisque les Etats-Unis veulent supprimer leur contribution d’un demi-milliard de dollars au fonds de la banque, destiné aux pays à faible revenu du continent.