La contrebande d’or africain « prend de l’ampleur » selon une ONG suisse

Ph DR

Plusieurs centaines de tonnes d’or quittent chaque année le continent africain vers Dubaï, sans avoir été déclarées, avant d’être légalement réexportées vers d’autres pays, dénonce l’ONG suisse Swissaid dans un rapport publié jeudi, 30 mai 2024.

Dans ce rapport, intitulé « Sur la piste de l’or africain », Swissaid affirme qu’« entre 321 et 474 tonnes d’or artisanal » sont exportées tous les ans « en contrebande » d’Afrique, représentant « entre 24 et 35 milliards de dollars ». Selon l’ONG, le phénomène de contrebande de l’or africain prend de l’ampleur puisqu’elle a « plus que doublé entre 2012 et 2022 ».

L’Afrique est le principal continent producteur d’or au monde, avec le Ghana, l’Afrique du Sud, le Mali et le Burkina Faso en tête de la production. L’or joue un rôle déterminant dans les économies africaines, à la fois « source de revenus pour des millions de mineurs artisanaux », « principale source de recettes pour de nombreux États », mais aussi « outil de financement de groupes armés » et « cause de graves violations des droits humains et dégradations de l’environnement », pointe Swissaid.

L’ONG épingle le rôle de Dubaï, « plaque-tournante internationale du commerce de l’or » à partir de laquelle « l’or africain prend le chemin de différents pays » dont la Suisse. L’ONG estime qu’en 2022, plus de « 66% de l’or importé aux Emirats arabes unis en provenance d’Afrique a été exporté en contrebande des pays africains ».

L’or arrive par avion à Dubaï, « en bagage à main ou en soute, sur des vols de ligne ou en jet privé ». La ville, surnommée « City of Gold », abrite de nombreuses raffineries d’or et plusieurs milliers de négociants en métaux et pierres précieuses. De là, l’or africain est envoyé principalement vers la Suisse, « deuxième plus grand pays importateur d’or africain après les Émirats », mais aussi vers l’Inde.

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