La communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sont convenus de coopérer dans « la lutte contre le terrorisme » et de « sauvegarder les acquis de l’intégration régionale » malgré leur séparation annoncée, selon un communiqué commun jeudi, 22 mai 2025 après leur rencontre à Bamako.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui forment l’AES, sont dirigés par des juntes qui ont pris le pouvoir par des coups d’Etat entre 2020 et 2023 et ont quitté la Cédéao au début de l’année. Ils l’accusent entre autres de ne pas les avoir assez aidé dans la lutte contre les violences jihadistes ou d’être inféodée à la France avec laquelle ils ont des relations glaciales.
Depuis une dizaine d’années, ces pays sont en proie à des attaques de jihadistes alliés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique. Lors de leurs « premiers échanges directs » jeudi, la Cédéao et l’AES ont exprimé « une préoccupation commune sur la situation sécuritaire et sont convenues de l’urgence de travailler à créer les conditions nécessaires à une coopération efficace dans la lutte contre le terrorisme », indique leur communiqué.
Cette rencontre a réuni le président de la commission de la Cédéao et les ministres des Affaires étrangères de l’AES, « en prélude aux négociations portant sur les questions d’intérêt commun suite au retrait » des trois Etats de l’organisation ouest-africaine.
Les deux blocs « ont rappelé la volonté des chefs d’Etat de la sous-région de privilégier l’intérêt supérieur des populations ouest-africaines en sauvegardant les acquis de l’intégration sous-régionale, notamment la libre circulation des personnes et des biens, jusqu’à la conclusion de nouveaux accords », dit le communiqué.
Leurs échanges ont concerné les « aspects politiques, diplomatiques, administratifs, juridiques, sécuritaires et de développement économique et social ». Ils se sont accordées pour les « poursuivre, guidées en permanence par les intérêts des populations ouest-africaines ».
Les trois Etats de l’AES se sont depuis détournés de la France, ancienne puissance coloniale, pour se rapprocher de la Russie. L’AES qu’ils ont mise en place après leur départ de la Cédéao a été créée à l’origine comme un pacte de défense en 2023, mais cherche à s’intégrer plus étroitement.