Dans plusieurs marchés de la capitale tchadienne, des jus de fruits dont la date de péremption est dépassé sont vendus à très bas prix. Une situation inquiétante pour la santé des consommateurs, surtout les vulnérables.
Sur les étals des marchés de N’Djamena, on trouve facilement des jus vendus entre 250 et 500 francs CFA. Certains portent encore une ancienne étiquette de 1500 ou 1000 FCFA. Mais en regardant de plus près, la date de péremption est dépassée depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines ou mois.
Certains commerçants ne cachent même plus cette réalité. « C’est vrai que c’est périmé, mais ce n’est pas encore dangereux », dit l’un d’eux au marché de Dembé. D’autres effacent carrément la date ou cachent les emballages abîmés dans des cartons. Le but est simple : vendre vite, à petit prix, pour écouler les stocks.
Ces jus attirent surtout les jeunes, les enfants, les familles à petit budget. « C’est sucré, ça rafraîchit, et c’est pas cher », explique une mère de famille. Mais derrière ce prix plutôt alléchant, le risque est bien réel : intoxication, douleurs intestinales, infections alimentaires, alerte le médecin généraliste de l’hôpital de l’union, Kossadoumadji Bendjedid. Et souvent, les victimes ne savent même pas que c’est le jus qui les a rendues malades.
Ce commerce de produits périmés est pourtant interdit par la loi. Mais le contrôle est presque absent. Serait-ce par laxisme ou manque de moyens ? Les consommateurs, eux, parfois mal informés, continuent d’acheter.
Tant que rien ne change, la santé des populations est en danger. Car boire un jus, ce n’est pas censé être un poison à petit prix.