Censés être des modèles, les Ministères, ou du moins la majorité de ces institutions étatiques, louent des bâtiments privés pour abriter leurs services. L’argent manque-t-il à l’État ? Pourquoi ne pas en construire ?
Sur une superficie de 1.284.000 km², N’Djamena occupe 39500 ha, soit 395km². Capitale et grande ville du Tchad, elle a un statut particulier et est divisée en dix arrondissements municipaux et 64 quartiers. De ce fait, le citoyen lambda se pose une question : pourquoi l’État tchadien, avec sa grandeur, préfère louer des immeubles privés pour abriter ses institutions importantes ?
Cette pratique n’est pas nouvelle . Les différents Ministères du Tchad se trouvent dans des bâtiments appartenant à d’autres individus. Pourtant, avec ses moyens, l’État est bien capable de construire des appartements, des hôtels et des boutiques. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Certaines institutions se permettent de cumuler des arriérés et se font ensuite renvoyer par le propriétaire.
Les chantiers de construction de bâtiments pour les Ministères sont souvent abandonnés en raison du détournement des fonds. Pourtant, le budget de location annuelle peut construire au moins tout un arrondissement.
Pour Chérif Hissein, Ingénieur de conception, cette manière est inappropriée. « Il y a de l’espace et il y a les moyens pour que l’État pousse de gros bâtiments. C’est un manque de volonté de la part de l’État », dit-il.
Un État doit être un exemple et valoriser son image en tant que premier responsable d’un pays. La prise de conscience sur l’infrastructure et la vétusté des institutions doit être impérative à tous les niveaux car il est quasiment inacceptable qu’un individu devienne le bailleur de l’État.
Nos tentatives auprès du Secrétariat Général du Gouvernement pour avoir son avis ont été vaines.