La semaine du 21 au 27 avril 2025 a montré une riche période d’événements culturels au Tchad, avec en vedette la deuxième édition du festival Au cœur de l’art et le Festival International Étudiant de Soweto. De la mélodie suave tchadienne à la valorisation de la littérature nationale, une semaine culturelle absolument jeune s’est dessinée entre les pages de la culture au Tchad en offrant appel à la réflexion et encouragement culturel.
Lancé le 14 avril 2025, le festival au cœur de l’art est clôturé le 21 avril. La capitale, N’Djamena a accueilli des artistes venus du Cameroun, du Burkina Faso, du Sénégal, du Niger, de la Côte d’Ivoire entre autres. Entre prestations et partages d’expériences, cette deuxième édition a laissé des traces d’ambition manifeste pour la promotion de l’art au Tchad. Parmi les différents invités, on distingue des grands artistes à l’instar de Didier Awadi, Nash et Jhonel.
Le festival ne s’était pas limité à la musique, il y a eu des expositions ventes des œuvres issues de l’atelier de poterie de Bakara, un match de gala et des conférences sur différentes thématiques. Cet élargissement du festival est, pour le promoteur du festival Mawndoé Célestin, une façon de faire la promotion de l’art qui travaille à « faire vivre son homme ».
Festival International « Étudiant de Soweto » : une page littéraire, jeune et engagée
La ville de Moundou, chef-lieu de la province du Logone Occidental, a accueilli du 24 au 26 avril 2025, la troisième édition du grand festival littéraire dénommé « Étudiant de Soweto ». L’Université de Moundou, a servi de cadre à cette occasion littéraire annuelle que les jeunes tchadiens ont décidé de planter.
Placée sous le thème : « Le besoin d’une littérature constructive : entre la littérature engagée et la littérature des fleurs à l’aube d’un Tchad nouveau », cette édition a rassemblé écrivains, universitaires, étudiants, partenaires institutionnels et passionnés de littérature. Les participants ont échangé autour du rôle de la littérature dans la transformation sociale, explorant comment elle peut servir d’outil pour déconstruire les mentalités et promouvoir des comportements positifs.
« Dja Tana » : une rétrospective pour célébrer les icônes d’hier

Bénil et Queena ont dévoilé, le 25 avril 2025, leur clip intitulé « Dja Tana », une jeune version d’un classique tchadien. « Dja Tana », une rétrospective pour célébrer les icônes de la musique tchadienne. Attendu tant, le public a montré son impatience par un véritable engouement sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, où il a fait des milliers de reprises. Pour les artistes, le choix de revisiter ce classique de St Mbété Bao, qui vient d’ailleurs de Bénil, s’inscrit dans la détermination à faire revivre les œuvres de grandes figures musicales tchadiennes aujourd’hui disparues.
L’artiste, Bénil a, pour sublimer cette reprise, fait appel à la voix envoûtante de Queena. Celle-ci n’a pas caché son enthousiasme pour avoir, en quelque sorte, réincarné un artiste. Un choix salué par l’artiste elle-même. Ce clip est l’histoire d’un jeune couple amoureux issus des quartiers défavorisés, mais surtout confrontés au refus de leurs familles. Dans ces écueils, la promesse de l’amour triomphe et voilà que leur union est célébrée.
Les jeunes artistes, Bénil et Queena, ont ainsi signé un hommage de taille à St Mbété Bao. Et ce, en montrant qu’il est possible de bâtir des ponts entre les générations pour préserver et faire rayonner le patrimoine musical tchadien.
African Melody : célébrer et accroître la musique tchadienne

De l’autre côté de la musique, la capitale tchadienne a vécu une semaine rythmée par des concerts, des expositions et des débats. C’est dans le cadre de l’orchestre African Melody qui a célébré son cinquantenaire. Le samedi 26 avril 2025 a signé la clôture de cet événement musical de taille. Un évènement qui a réuni artistes, mélomanes et personnalités dans une ambiance de grande émotion. Sur six jours, le son d’African Melody a émerveillé N’Djamena, et ce, pour marquer les 50 ans d’existence de ce groupe légendaire.
Reoumba Djimadoum Thierry : les vers qui élèvent la femme tchadienne

Le vendredi 25 avril 2025, la Maison de la femme a servi de cadre à la présentation et à la dédicace du livre de Reoumba Djimadoum Thierry intitulé « L’écho du silence », paru aux éditions Les belles lettres à N’Djamena, au Tchad. Il s’agit d’un recueil de poèmes dédié à la femme tchadienne.
« L’écho du silence », un recueil de trente-trois poèmes érigés sur quarante-cinq pages, est une écriture qui célèbre la figure imposante et multiple, surtout travailleuse de la femme au Tchad. Il s’agit d’une suite mélodieuse de vers qui interpelle et témoigne de l’engagement, de la bravoure et de l’amour du pays manifesté par la femme tchadienne.
SEALO : un salon pour célébrer la littérature locale
Les échanges littéraires n’ont pas seulement séduit la capitale N’Djamena, en province également, les centres bougent et s’animent au rythme de la littérature. C’est dans cette optique que la ville de Doba, chef-lieu de la province du Logone Oriental, a accueilli son premier salon littéraire.
La première édition du Salon des Écrivains et Auteurs du Logone Oriental (SEALO), a émerveillé les lecteurs et littéraires de la région. Le Centre Culturel Communautaire Dorena, a accueilli, expositions, dédicaces et rencontres littéraires. Ce salon, inédit dans la région, rend hommage à une terre qui a vu naître de grandes figures de la littérature tchadienne, à commencer par Joseph Brahim Seïd, pionnier et premier écrivain du Tchad.
Le SEALO a célébré Antoine Bangui, Yorongar Ngarleji, Dobian Assngar ou encore Mousseuknadji Kouladoum, l’unique professeur de littérature dans son domaine au Tchad, la région célèbre ainsi son riche patrimoine littéraire.