Selon le dernier rapport de l’ONU sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde rendu public le 28 juillet 2024, les progrès dans la lutte contre la faim dans le monde ont reculé de 15 ans. Environ 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit l’équivalent d’une personne sur 11 dans le monde et d’une sur cinq en Afrique.
« Nous sommes encore loin de l’objectif consistant à débarrasser le monde de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition d’ici à 2030 », a déclaré Maximo Torero, Économiste en chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en référence aux Objectifs de développement durable (ODD) et plus particulièrement à l’ODD 2 : Faim Zéro.
Torero a noté que si les tendances actuelles persistent, environ 582 millions de personnes seront encore confrontées à la faim en 2030, dont la moitié en Afrique. Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le retard de croissance et dans la promotion de l’allaitement maternel, les niveaux de faim dans le monde sont restés obstinément stables pendant trois années consécutives.
Entre 713 millions et 757 millions de personnes souffraient de sous-alimentation en 2023, soit environ 152 millions de plus qu’en 2019, selon le rapport, une publication conjointe de la FAO, du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Toujours selon le rapport, les tendances régionales contrastent fortement avec la faim qui continue d’augmenter en Afrique, touchant 20,4% de la population, alors qu’elle reste stable en Asie, à 8,1%. Il s’agit d’une préoccupation majeure étant donné que la région abrite plus de la moitié des personnes confrontées à la faim dans le monde. L’Amérique latine a enregistré certains progrès, avec 6,2% de sa population confrontée à la faim. Cependant, de 2022 à 2023, la faim a augmenté en Asie occidentale, dans les Caraïbes et dans la plupart des sous-régions africaines.
L’économiste en chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a souligné que l’Afrique est confrontée à un défi unique, car c’est la seule région où la faim a augmenté en raison de trois facteurs majeurs : les conflits, les extrêmes climatiques et le ralentissement économique.
Parmi eux, il a souligné que la guerre reste « un facteur majeur » de la faim, exacerbant la crise alimentaire dans tous les pays.