Dans un rapport publié le jeudi 13 juin 2024, António Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, a déclaré que la violence contre les enfants pris dans les conflits armés a atteint des « niveaux extrêmes » l’année dernière, avec une augmentation « choquante de 21% ».
Ce rapport annuel de l’ONU sur les enfants et les conflits armés révèle que des enfants ont été tués et mutilés en nombre sans précédent dans des endroits tels qu’Israël et les territoires palestiniens occupés, notamment Gaza, le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, le Soudan et l’Ukraine. Cette augmentation alarmante est due à l’évolution de la nature, de la complexité et de l’intensification des conflits armés, ainsi que l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, les attaques délibérées contre des civils, le mépris total pour le droit humanitaire international, indique le rapport.
Les Nations Unies ont vérifié près de 33.000 violations graves touchant plus de 22.500 enfants, principalement des garçons, dans 26 situations à travers le monde. Les meurtres et les mutilations sont les plus nombreux, avec 11.649 enfants touchés, soit une augmentation de 35 % par rapport au rapport de l’année dernière. Viennent ensuite le recrutement et l’utilisation de 8.655 enfants et l’enlèvement de 4.356 autres. Les viols et les violences sexuelles à l’encontre des enfants et les attaques contre les écoles et hôpitaux ont également augmenté ou se sont maintenus à des niveaux « exceptionnellement élevés », avec 1.650 attaques vérifiées contre des écoles et hôpitaux et 1.470 cas de violences sexuelles liées au conflit contre des enfants, sur les filles, soit une augmentation de 25%.
Si plus de la moitié des violations ont été commises par des groupes armés non étatiques, y compris ceux désignés comme terroristes par les Nations Unies tels que l’État islamique dans le Grand Sahara au Burkina Faso ou l’Alliance des forces de résistance congolaises en République Démocratique du Congo, les forces gouvernementales ont été les principaux auteurs de meurtres et de blessures, d’attaques contre des écoles et des hôpitaux et de refus d’accès à l’aide humanitaire. Le conflit en Israël et dans les territoires palestiniens occupés a entraîné une augmentation de 155 % des violations graves commises à l’encontre des enfants, selon le rapport. Il note également que la guerre au Soudan a entraîné une augmentation « stupéfiante » de 480 % des violations graves.
« Je suis consterné par l’augmentation spectaculaire, l’ampleur et l’intensité sans précédent des violations graves contre les enfants dans la bande de Gaza, en Israël et en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, malgré mes appels répétés aux parties pour qu’elles mettent en œuvre des mesures visant à mettre fin aux violations graves », a écrit António Guterres.