Héroïne de la protection de l’environnement, Hindou Oumarou est celle qui a porté haut la voix des peuples autochtones du Tchad et ceux du monde entier, victimes du réchauffement climatique. À travers des conventions internationales, le Tchad a été dignement représenté par cette jeune femme peule qui ne cesse de faire parler d’elle à travers son engagement. Source d’inspiration pour les femmes, elle peut être considérée comme un modèle.
Toujours vêtue de son pagne, une tenue traditionnelle, et de ses parures qui lui rappellent son origine et son identité, Hindou Oumarou Ibrahim est cette jeune peule qui n’a jamais manqué de prouver aux yeux du monde sa fierté d’appartenir à cette communauté, les Mbororo du Tchad. Cette fierté, elle ne songe point s’en débarrasser, qu’il pleuve ou qu’il neige. « Il s’agit de ma culture, mon identité, mes valeurs et j’ai toujours le même habillement dans toutes mes conférences. Et pour moi, ce n’est que justice », a-t-elle déclaré.
Au-delà de cette beauté extérieure qui se traduit par ce sourire radieux qui illumine son visage, Hindou est tout autant belle de l’intérieur. Très sociable, elle « aime parler avec les gens », comme elle le souligne. Aimer parler avec les gens, oui, mais quand il s’agit de parler de ce peuple qui représente les 5 % de la population mondiale, mais qui protège 80 % de la biodiversité mondiale et 25 % de toutes les terres qui existent sur notre planète, elle se sent encore plus motivée.
Partie de plusieurs pays du monde pour se retrouver dans ce mélange de parfum de bouse de vache, de lait, d’herbes humides, des fleurs, des arbres, ce parfum exceptionnel qu’on ne trouve nulle autre part, la jeune femme peule se dit toujours « chanceuse de rentrer au Tchad ».
Très engagée dans les questions climatiques, Hindou est membre fondatrice de la Plateforme de Marrakech pour les Actions Climatiques et membre du Comité Exécutif de Coordination des Peuples Autochtones d’Afrique (IPACC) où elle sert de point focal sur la question. À travers les trois conventions de Rio, notamment celles portant sur la Biodiversité, les changements climatiques et la désertification, elle a toujours fait preuve de son engagement dans la lutte pour les droits des peuples autochtones et la protection de l’environnement. Ce qui lui a valu par ailleurs plusieurs titres et prix reconnus à l’international.
« Il y a deux chefs d’États africains qui m’ont avoué qu’ils me considéraient comme une Héroïne. Mais pour moi, je ne suis qu’une femme, la femme peule qui continue son combat, je ne suis pas une héroïne. Les héros n’existent que dans les films et ils gagnent toujours. Moi, je suis encore très loin de gagner », a-t-elle laissé entendre. Définissant le travail bien fait comme sa qualité, Hindou reconnait qu’elle est aussi très exigeante en matière de professionnalisme. « Je suis très pressée quand il s’agit de faire un travail et d’obtenir les résultats. Mes collègues me reprochent toujours de travailler comme un robot ».
Géographe de formation, la cartographie n’a plus de secret pour elle depuis 2011. Son dernier projet en cours porte sur la cartographie des couloirs des transhumances. Assimilée à une personne très forte, elle dit « Je suis aussi une personne, un être humain, ça veut dire que je peux être vulnérable. Je ne peux pas donner plus que ce que j’ai ».