Au sens étymologique du terme, un « Talibé » (Talib) est un élève ou un disciple apprenant le Coran. C’est généralement un garçon âgé de 5 à 15 ans, issu d’une famille pauvre, souvent rurale, confié par ses parents à un maître coranique (ou marabout) afin que celui-ci se charge de son éducation religieuse. En contrepartie, le Talibé doit s’acquitter des travaux domestiques et est généralement contraint de mendier dans les rues afin de subvenir à ses besoins et à ceux de son maître et sa famille.
Au Tchad, les parents envoient leurs enfants à l’école coranique où la mendicité devient leur quotidien. Cette pratique est observable dans les grandes et petites villes du pays. Au Guéra, précisément à Mongo, les mendiants, mal nourris et déprimés, font du porte-à-porte à longueur de journée.
Loin d’être des apprenants assidus et modèles, les Talibés sont devenus un danger pour la société. Vols, conflits, trafics et bien d’autres activités dangereuses auxquelles ils s’adonnent.
Aujourd’hui, ces enfants, appelés « mouhadjirines », envahissent les marchés, les cérémonies de mariage, les lieux publics, les restaurants, etc. Ils possèdent des téléphones portables et sont souvent aperçus dans les salons de jeux.
Ont-ils seulement le temps pour apprendre le Coran ? Cette situation doit interpeller les plus hautes autorités du pays. Elles sont appelées à trouver des solutions pour que ces Talibés soient épanouis et loin de la délinquance.