Le Parlement de transition au Gabon a adopté lundi, 20 janvier 2025, le nouveau code électoral, étape-clé vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé du pouvoir la dynastie Bongo.
Le Sénat « a adopté en termes identiques à ceux de l’Assemblée nationale le projet de loi organique portant code électoral en République Gabonaise », a annoncé Vénérable Eloi Ekouma Abessolo, premier rapporteur de la commission des lois du Sénat, lors d’une conférence de presse diffusée par la télévision publique nationale à l’issue du vote.
Les 168 députés et sénateurs convoqués en session extraordinaire ont approuvé le texte au terme de dix jours d’examen de ses 383 articles, rédigés par une commission nationale désignée début décembre par le président de la transition, Brice Oligui Nguema.
Le nouveau texte octroie notamment deux sièges de député aux représentants des Gabonais de l’étranger, et permet aux binationaux de se porter candidat à toutes les élections, à l’exception de la présidentielle, sans renoncer à leur autre nationalité. Il autorise également selon les médias locaux les magistrats et militaires à se présenter sous conditions aux élections, une disposition vivement critiquée par certains opposants, qui craignent qu’elle ne permet à ces professions de s’ingérer dans le processus politique via les armes ou des décisions judiciaires.
Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de transition, a salué « une avancée significative dans (le) processus de transition » qui « vise à renforcer durablement la transparence, l’équité et la crédibilité des processus électoraux et référendaires en République Gabonaise ». « L’objectif ultime est de parvenir à organiser des élections parfaites, incontestables, libres, transparentes et démocratiques, in fine, des élections acceptées par tous », a-t-il ajouté dans son discours de clôture de la session d’examen du texte, dont l’AFP a obtenu copie.
Jusqu’à présent, le calendrier de la transition a été rigoureusement suivi voire anticipé, avec notamment l’adoption d’une nouvelle constitution, approuvée en septembre dernier par le Parlement de transition et votée par référendum en novembre.