Le projet du groupe pharmaceutique français Sanofi de céder au fonds d’investissement américain CD&R le contrôle de sa filiale qui commercialise le Doliprane, médicament le plus vendu en France, continue de faire polémique, malgré l’annonce d’une participation, très minoritaire, de l’Etat au capital.
« Sanofi et CD&R sont entrés en négociations exclusives pour la cession et l’acquisition potentielles d’une participation de contrôle de 50% dans Opella », qui commercialise cet antalgique, le Doliprane, a confirmé lundi, 21 octobre 2024 dans un communiqué, le groupe français. La valorisation d’Opella est d’environ 16 milliards d’euros, a ajouté Sanofi.
La banque publique d’investissement Bpifrance va participer au capital de cette entreprise à hauteur « de 1 à 2% », pour « assurer l’ancrage français d’actifs stratégiques », a déclaré le directeur général de BpiFrance, Nicolas Dufourcq lors d’une conférence de presse aux côtés des ministres de l’Industrie Marc Ferracci et de l’Economie Antoine Armand.
Sanofi devrait lui rester actionnaire à hauteur d’environ 48% pour l’instant. Le groupe français s’est toutefois montré évasif sur la durée de son implication dans Opella, qui représente 1.700 emplois en France, indiquant ne pas avoir « fixé de délai » et évoquant « un partenariat pour longtemps ».
L’accord tripartite entre l’Etat, Sanofi et CD&R, annoncé dimanche par le gouvernement, prévoit des sanctions financières, « pouvant s’élever jusqu’à 40 millions d’euros » en cas d’arrêt de la production sur les deux sites français d’Opella et de « 100.000 euros par emploi supprimé par licenciement économique contraint ».
Une pénalité pouvant atteindre 100 millions d’euros est prévue en cas de non-respect du « maintien de l’approvisionnement d’Opella auprès de fournisseurs et sous-traitants français ».