Dans la nuit du 18 au 19 juin 2024, la capitale tchadienne, N’Djamena, a tremblé de peur. Une réserve d’armes et munitions stratégiques a explosé, causant plusieurs morts, blessés et d’énormes dégâts matériels dans le camp de Goudji, au pied du mur de l’aéroport international Hassan Djamous.
Traumatisés par les incursions rebelles consécutives, les habitants de N’Djaména n’ont pas fermé les yeux de la nuit. Pire encore, certains ont trouvé la mort sous ces éclats de feu gravissime, d’autres ont trouvé refuge chez les parents des quartiers éloignés des lieux. En effet, les explosions des munitions étaient tout simplement ahurissantes. Les détonations témoignaient de la puissance des armes qui explosaient, parmi lesquelles des roquettes.
« Comment vivre dans de telles conditions ? Des armes qui explosent seules et font des victimes en pleine ville ! Soubhan’Allah ! », s’exclame un habitant de Goudji Patte d’oie qui a perdu un parent. « On ne peut pas garder les armes stratégiques comme des armes tactiques. Il faut des installations au sous-sol pour les stocker », ajoute un autre, ancien officier de l’Armée Nationale Tchadienne.
Beaucoup de citoyens ont vu des vitres se briser à près d’une dizaine de kilomètres des lieux, les poussant à se poser une question : pourquoi n’y a-t-il pas d’installations spécifiques pour le stockage des armes stratégiques ? Car ce sont des armes puissantes qui ont une portée plus étendue que les armes tactiques. Ainsi, des installations souterraines pourraient offrir une protection supplémentaire contre les menaces potentielles et permettre de maintenir lesdites armes en sécurité.
Cependant, le Tchad prend-il en compte les politiques de stockage et d’utilisation des armes stratégiques qui sont régies par des accords internationaux et des protocoles de sécurité stricts pour garantir leur utilisation responsable et limiter les risques ? Pourquoi est-ce que, au-delà de leur stockage au centre-ville, ces armes ne sont pas placées dans des bunkers afin de limiter les dégâts en cas d’explosion ? Pourquoi ne pas les garder dans des bâtiments souterrains afin de limiter les risques de projection ? Aussi, que cherchent les armes stratégiques au pied du mur de l’aéroport international Hassan Djamous ? Au centre-ville ? Les citoyens tchadiens attendent des réponses claires et nettes.
Le Gouvernement doit impérativement prendre des mesures pour que cet incident ne se reproduise jamais, entendent les citoyens traumatisés. Dans les années 90, les habitants de N’Djamena avaient vécu des explosions similaires.