A trois semaines de l’investiture de Donald Trump, la justice civile a confirmé lundi, 30 décembre 2024, que le président américain élu devra payer cinq millions de dollars à une autrice qu’il avait agressée sexuellement dans les années 1990 et diffamée plus de 20 ans après.
Depuis qu’il a été réélu le 5 novembre, le milliardaire a vu son horizon judiciaire se dégager presque complètement avec l’abandon par la justice fédérale de deux procédures pénales. Au civil en revanche, malgré ses manœuvres procédurales et l’argument de l’immunité présidentielle, Donald Trump reste redevable de centaines de millions de dollars de dommages et intérêts dans au moins trois affaires. Deux concernent une ancienne journaliste, Elizabeth Jean Carroll.
En mai 2023, le tribunal fédéral civil de Manhattan avait jugé celui qui n’était encore que le 45ᵉ président et candidat à sa réélection responsable d’une « agression sexuelle » en 1996 sur cette ex-chroniqueuse du magazine Elle. Cette femme, aujourd’hui âgée de 81 ans, avait rapporté en 2019 dans un livre ce qu’elle considérait être un viol, commis 23 ans plus tôt dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais par Donald Trump.
Le républicain, qui sera le 20 janvier le 47e président du pays, a sans cesse attaqué Mme Carroll ces dernières années en la traitant de « tarée » qui aurait monté une « affaire bidon ». Les neufs jurés new-yorkais au civil avaient entendu la victime et condamné Donald Trump à deux millions de dollars de dommages et intérêts pour « agression sexuelle » et non « viol » et trois millions pour des propos diffamatoires en 2022. Une décision dont il avait fait appel.
Lundi, dans une ordonnance rendue publique, trois juges d’appel sont « parvenus à la conclusion que M. Trump n’a pas démontré que le tribunal s’était trompé dans ses décisions aujourd’hui contestées ». Le camp Trump a aussitôt tempêté.
Les électeurs trumpistes « exigent l’arrêt immédiat de l’instrumentalisation du système judiciaire et l’abandon rapide de toutes les chasses aux sorcières, dont le canular Carroll financé par les démocrates », a tonné son porte-parole Steven Cheung dans un communiqué. M. Cheung a promis un second « appel ».
Outre les cinq millions de dollars en mai 2023, Mme Carroll avait obtenu en janvier dernier du tribunal fédéral civil de New York l’énorme somme de 83,3 millions de dollars pour avoir été diffamée par M. Trump, toujours à propos de ce qui a été reconnu par la justice comme une agression sexuelle dans le grand magasin new-yorkais. Cette seconde affaire « Carroll contre Trump » fait également l’objet d’un appel.