Le 4 décembre 1977, il y a exactement 47 ans, Jean-Bedel Bokassa marquait l’histoire de l’Afrique avec son couronnement extravagant en tant qu’empereur de Centrafrique. Cet événement, qui ambitionnait de rivaliser avec le sacre de Napoléon, reste gravé dans les mémoires comme l’une des démonstrations les plus controversées de pouvoir personnel sur le continent.
Sous le nom de Bokassa Iᵉʳ, le président centrafricain transformé en empereur déploie des moyens colossaux pour cette cérémonie inspirée des traditions impériales européennes. Près de 20 millions de dollars sont investis dans un décor grandiose à Bangui, alors que le pays traverse des difficultés économiques. En costume de velours rouge et couronne sertie de diamants, il s’autoproclame souverain, sous le regard de dignitaires africains et internationaux.
Cependant, cette mise en scène démesurée choque l’opinion publique mondiale et attise les critiques, notamment sur l’implication financière de la France. Pour beaucoup, cet excès est le symbole d’un pouvoir déconnecté des réalités sociales et économiques de son peuple. Deux ans plus tard, en 1979, Bokassa est destitué, mettant fin à l’éphémère Empire centrafricain.
En ce 4 décembre 2024, cet épisode reste un rappel des dérives de certains régimes et des défis toujours actuels des dirigeants africains : répondre aux aspirations populaires tout en évitant les excès de personnalisation du pouvoir.