Le délestage et les coupures d’électricité continuent de plus belle au Tchad. La situation a empiré ces derniers temps à N’Djaména où certains ménages sont plongés dans le noir pendant des jours. Pourtant, des moyens colossaux ont été injectés dans ce secteur, mais ne portent pas de fruits à cause de la mauvaise volonté.
« Gato, challo », comme dit l’artiste Raïs Kim EDM, c’est le lot quotidien de la souffrance de la population de N’Djamena. Cette dernière ne cesse de se plaindre à cause des coupures intempestives d’électricité pendant cette période. Il faut reconnaître cette année que la situation a empiré. Car, par le passé, durant la saison pluvieuse, l’électricité était quasiment permanente à N’Djaména. Ce n’est pas le cas cette année. La Société Nationale d’Électricité (SNE) coupe comme et quand elle veut. Certes, la construction de la centrale photovoltaïque de Dinio, dans le 7ᵉ arrondissement, apporte un peu de lueur d’espoir aux Tchadiens, surtout ceux de la capitale. Le modèle sera répliqué dans 20 autres villes du pays, selon les sources officielles. Le président de Transition, Mahamat Idriss Déby Itno qui a visité le chantier la semaine dernière a souligné que ce projet entre dans le cadre de la renaissance énergétique pour pallier les difficultés d’accès à l’énergie que connaît la population.
Pour rappel, cette centrale est l’une des plus grandes en zone CEMAC. Cependant, il faut reconnaître que la majorité des projets pour électrifier ou augmenter le taux d’électrification du pays ont presque tous échoué. Plusieurs raisons peuvent justifier l’échec, mais toutes convergent vers une seule. Selon les observateurs avertis, la question énergétique n’a guère été une priorité aux plus hautes sphères du pays. Pire encore, il n’y a pas, à notre connaissance, une politique gouvernementale en faveur de la problématique de l’énergie. Dommage.
En 2011, lorsque le feu président Idriss Deby fût réélu, il avait dédié son mandat en partie au monde rural et le pays a été témoin des réalisations de cette politique en faveur de ce monde. Il y a eu par exemple la SIMATRAC, cette usine d’assemblage de tracteurs qui a facilité la vie aux agriculteurs. Mais l’énergie n’a point bénéficié jusqu’aujourd’hui d’une telle politique, si bien que le feu président avait reconnu la défaillance dans ce secteur.
En effet, si la volonté de changer, il y en a, tout sera possible. Une question aussi sérieuse que celle de l’énergie ne doit être réglée que par des discours, des « descentes inopinées » ou encore des promesses. Non, il faut se rendre à l’évidence, les belles paroles ne suffisent. La jeunesse actuelle, plus ouverte au monde et consciente de ce que l’énergie pourrait apporter dans sa vie, ne peut plus accepter ce black-out auquel, elle doit être condamnée. « Il est d’une conscience. Il est doté d’une bonne moralité », clament les défenseurs ou admirateurs du nouveau directeur de la SNE (Société nationale d’électricité) . Mais, ces qualités à elles seules ne suffisent pas sans une réelle volonté politique.
Depuis l’arrivée du général Ramadan Erdebou, les problèmes de la SNE persistent. Les groupes électrogènes sont souvent en panne, le délestage est récurrent… Comparaison n’est pas raison, mais les deux passages du directeur Mahamat Adoum Ismael peuvent servir d’exemples aux plus hautes autorités. En effet, lors de son passage, il a, malgré les difficultés, pu régler, en partie, les problèmes de délestage. Les N’Djamenois ont toujours en mémoire ses réalisations.