Ses allers-retours entre la brousse, le front, durent plus longtemps que ses séjours à la normalité. Baba Laddé a-t-il hérité de son surnom qui signifie le chef de la brousse ? En tout cas, tout porte à croire cela. Baba Laddé de son vrai nom Mahamat Abdelkhadre est actuellement à N’Djamena.
Comme d’habitude, aussitôt rentré, le leader du Front Populaire pour le Redressement (FPR) est gratifié par les autorités. Si auparavant, il est nommé préfet et après conseiller à la primature, cette fois-ci, le leader peul est bombardé du grade de contrôleur général de la police nationale.
Baba Laddé, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un ancien sous-officier de la gendarmerie, né le 21 juillet 1970 à Gounou Gaya dans la province du Mayo Kebbi Est. Il devient rebelle en 1998 et fonde le Front Populaire pour le Redressement (FPR).
Mais Baba Laddé, quelque en soit la qualification : rebelle, maquisard, mercenaire, etc., personne n’a vu ses hommes. Personne ne connaît leur effectif. Personne, ni l’État, n’a peut-être pas cherché à connaître. Aucun programme de désarmement, démobilisation et réinsertion n’a profité à ses hommes, mais Baba Laddé est un politico-militaire comme bon nombre de ce qui sont rentrés de Doha.
Ce énième retour doit interpeller les autorités, mais aussi toutes les parties prenantes sur la manière dont le gouvernement se réconcilie avec ceux qui sont en guerre contre les institutions de la République. Les autorités doivent se poser et discuter réellement avec ces « rebelles » sans armée. Ils doivent comprendre que faire rentrer un rebelle n’est aucunement un trophée.
Vouloir la paix, c’est également se poser toutes les questions, même celles qui fâchent. Ce énième retour du père de la brousse est une occasion pour lui et pour le gouvernement de savoir ce qu’il réclame parce que de la discussion jaillit la lumière.