Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux tchadiens relaient activement des affiches et des messages d’appel à l’aide concernant la disparition du Dr Mahamat Moussa Hilew, enseignant-chercheur en géologie à l’Université de N’Djamena. Une figure singulière de l’enseignement supérieur tchadien dont l’absence, depuis près de 100 jours, plonge sa famille et ses proches dans une inquiétude profonde.
Face au silence persistant, sa famille en appelle désormais à l’intervention personnelle du président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno, afin d’obtenir des informations sur le sort du chercheur.
Selon les témoignages recueillis par Le N’Djam Post auprès de sa famille à Goudji, Dr Hilew aurait disparu au mois de février 2025 alors qu’il se rendait dans le nord du pays, plus précisément dans la région de Kalaït, pour récupérer du matériel scientifique. Son téléphone aurait été désactivé à 39 kilomètres de Zouarké, dans le massif du Tibesti, un indice inquiétant qui reste, à ce jour, sans suite. « Voilà maintenant deux mois que Dr Mahamat Moussa Hilew, enseignant en géologie à l’Université de N’Djamena et ingénieur géologue reconnu, a disparu sans laisser de traces. Nous sommes désemparés », témoigne son épouse.
Avec plus de 34 années de service, Dr Hilew est considéré comme l’un des pionniers de la géologie tchadienne, notamment dans le domaine de la cartographie des sols et de la recherche en hydrogéologie. Il est l’un des rares spécialistes arabophones du pays à enseigner la géologie à la fois en arabe et en français. « Il a notamment contribué à l’identification et à l’aménagement des puits d’eau dans la ville d’Amdjarass, une mission couronnée de succès qui lui a valu la reconnaissance du président Idriss Deby Itno à l’époque. C’est dans le cadre d’une mission similaire qu’il a été porté disparu », confie son épouse, la voix nouée par l’émotion.
Très affectés, ses enfants appellent également à une mobilisation urgente des autorités. « Nous voulons juste savoir où est notre père. Nous demandons au gouvernement et au chef de l’État de s’impliquer personnellement. S’il est en vie, qu’on nous le ramène. S’il ne l’est plus, nous avons besoin de connaître la vérité », implorent-ils.