Les débats autour de l’intégration de l’Union Africaine au sein du G20 seront au rendez-vous lors du prochain sommet de cette organisation à New Delhi. Déjà, des analystes et diplomates avancent des points de vue pour une intégration réussie de l’UA parmi les 20 puissances mondiales.
Lors de son mandat à la tête de l’Union Africaine (février 2022- février 2023), le président sénégalais Macky Sall a fait de l’adhésion de l’Union Africaine en tant que membre permanent au G20 un de ses priorités. Pour lui, ne pas admettre l’Afrique au sein de cette institution constitue « une injustice » à réparer. Ainsi, sa sollicitation n’est pas une peine perdue. C’est pourquoi les dirigeants de cette organisation ont promis discuter sur ce dossier lors de leur sommet de 2023 à New Delhi en Inde. Mais bien avant sa concrétisation, l’ancien premier ministre du Niger Ibrahim Assane Mayaki et Sembene Daouda poussent 4 points essentiels pour une adhésion parfaite.
Le point développé par l’ancien premier ministre du Niger et PDG de l’Agence de développement de l’Union africaine avec Daouda Sembene, directeur general de l’Africatalyst, est celui des représentants de l’Union Africaine à cette organisation. Ainsi, pour lui, il est une évidence que le président en exercice puisse assister aux différents sommets de l’institution. Cependant, pour une bonne implication, une idée mérite d’être développée : celle qui consisterait à « choisir soit le président de la Commission de l’UA, qui supervise les activités quotidiennes de l’Union, soit un ancien chef d’État représentant l’UA au sommet des dirigeants. Le représentant choisi aura mandat pluriannuel, espère Mayaki Assane. Toutefois, le choix d’un dirigeant fort de l’UA n’est pas une panacée », dit-il. Pour cela, l’Union Africaine doit penser à une représentation adéquate lors des différentes assises du G20. La nécessité d’avoir un point de vue commun et des positions communes quand il s’agit de certaines questions. Pour lui, « le continent devra parler d’une seule voix s’il espère influencer la prise de décision du G20 ».
Après, l’Union Africaine peut réellement tirer profit de son adhésion à cette organisation si elle arrive à mettre en place un programme clair « pour reformer l’architecture financière mondiale ». Ainsi, l’Afrique doit disposer d’un plan global autour duquel elle pourra « rallier ses partenaires », souligne l’ex-premier ministre. A cet effet, l’Afrique doit dés à présent faire appel aux institutions et experts du continent de lui proposer et lui concevoir un programme qu’elle pourra respecter. Ce programme doit s’étaler sur tous les plans : stratégique, économique, industriel, climatique etc.
Le dernier point que l’Afrique doit se pencher dessus avant d’adhérer au G20, sera le développement des partenariats. Sur ce point, Ibrahim Mayaki et Sembene soulignent que, pour que l’UA maximise son influence, elle doit élargir ses coalitions. Ces dernières ne doivent pas uniquement se limiter entre différents gouvernements mais devraient être « à tous les acteurs du G20 participant au forum, y compris aux groupes de réflexion, universitaires, groupes de la société civile, secteur privé, syndicats, organisations de jeunes et des femmes ».
Pour ces deux penseurs, l’adhésion de l’Union Africaine au G20 semble de plus en plus une évidence. De ce fait, tous les acteurs africains concernés doivent « à présent jeter les bases nécessaires pour produire les résultats escomptés sur le plan politique et sur le plan du développement »