Dialogue national inclusif : retour sur les mots forts du PCMT et du PCUA à l’ouverture

Le dialogue national inclusif et souverain, annoncé tambour battant, a été ouvert le 20 août 2022 dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Un moment fort en allocution.

A l’ouverture du dialogue national inclusif et souverain (DNIS), différentes personnalités ont fait des allocutions. Parmi ces interventions, celles de deux personnalités ont retenu l’attention. Il s’agit du speech du président de la Commission e l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat et le discours d’ouverture du chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby Itno.

L’intervention du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a été celle pleine d’interpellation. Les mots utilisés sont touchants et profonds. Longtemps rongé par les conflits fratricides, le Tchad peine à se débarrasser des démons de la guerre. « Il est grand temps de stopper la spirale de la violence, les guerres, les rebellions et la préférence de la force comme voie archaïque d’accès au pouvoir et de conservation de celui-ci », invite le patron de la commission de l’UA avant de mettre en garde ceux qui pensent gouverner le pays par la force. « Aucune entité, quels que soient sa force, ses ambitions, ses atouts actuels ou potentiels ne peut prétendre gouverner seul ce vaste pays, complexe, divers et diversifié », dit-il.

En fils du Tchad, Moussa Faki Mahamat a interpellé ses compatriotes sur la division que prônent certaines personnalités ou entités. « N’écoutez pas les faussaires invétérés en sociologie de la haine. N’écoutez pas ceux qui cherchent à vous diviser en chrétiens et musulmans, en citadins et ruraux, en agriculteurs et éleveurs, en ethnies et tribus rivales, se regardant éternellement en chiens de faïence, dents et griffes sorties pour mordre et manger la chair du voisin. N’écoutez pas ceux qui vous disent que l’honneur, la dignité et la gloire sont dans la revanche, la vendetta et le droit du sang », a-t-il plaidé.

Le président de la Commission de l’Union africaine n’a pas manqué d’adresser un message aux autorités de transition. Dans un langage clair, il les interpelle à sortir le Tchad de la spirale de violence. « Vous voulez décider dans le sens de l’histoire et dans l’intérêt supérieur du peuple tchadien ? Alors décidez dans ce sens. Vous voulez continuer à tourner en rond ? Alors allez-y, têtes baissées à faire comme avant, ignorant les exigences d’une population longtemps silencieuse. C’est si simple et si terrifiant à la fois », lance Moussa Faki Mahamat.

En ouvrant les travaux du dialogue, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby Itno a, lui aussi, eu des mots forts. « C’est une immense responsabilité historique, pour laquelle, nous n’avons que deux choix : l’assumer ou la trahir », a-t-il asséné.  

Autre passage fort du discours du PCMT est le pardon demandé au nom de tous les anciens présidents. « Le Maréchal du Tchad, notre père, votre Président Ami, Frère, Camarade et Compagnon a demandé pardon à tous les Tchadiens, un mois avant l’appel de Dieu. Je pense qu’il n’est pas de trop de rappeler cela et demander, en tant que fils, pardon pour lui, une fois de plus. Je voudrais aussi demander votre pardon pour tous les anciens chefs d’Etat qui ne sont plus de ce monde », a réitéré le chef de l’Etat.

Le dialogue national inclusif va être l’occasion d’aborder tous les sujets en lien avec la vie de la nation. Et pour ça, le PCMT a été clair : « Aucun sujet concernant l’avenir de notre pays ne sera un tabou. »

Pour finir, le PCMT exprime son souhait de voir le Tchad sortir grand de ce dialogue. « Au sortir de ce dialogue, je rêve de la renaissance d’un Tchad résolument tourné vers l’avenir. Je rêve d’un Tchad prospère et moderne où tout le monde a sa place et jouit des mêmes privilèges. Je rêve d’un Tchad où une femme a les mêmes chances qu’un homme pour construire son avenir, où l’enfant surtout la petite fille a droit à une éducation de qualité. Je rêve d’un Tchad où la justice sociale n’est pas un vain mot mais une véritable réalité, où les personnes vulnérables se sentent protégées et fières d’appartenir à la société, un pays où la dia est prohibée. »

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