La publication par décret présidentiel, ce lundi 3 janvier 2022, des résultats définitifs du concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Police de 2016, emballe la blogosphère tchadienne.
Déjà, certains heureux «élus» admis, définitivement avec les 1 203 autres, ont à peine 18 ans, cette année. Tout laisse à croire que ses candidats, âgés de 12 ans, 14, 15 et 16 ans, en 2016, avaient composé le concours des gardiens de la paix, en violation flagrante des textes.
Et pourtant les critères énoncent que « ne peuvent concourir que les Tchadiens de deux sexes ayant atteint l’âge de 18 ans à la date du concours ». « On a attendu que ces bambins grandissent d’abord avant de publier. Mais ils n’ont pas suffisamment grandi. Si les résultats étaient publiés en 2016 on aura des mineurs sur l’effectif de la Police nationale», relève-t-on.
L’autre anomalie des résultats définitifs du concours, qui crève les yeux, demeure l’absence des dates de naissance de certains candidats admis. Ce qui pousse certains sceptiques à croire que les résultats définitifs n’ont pas encore livré tous leurs secrets. « On essaie d’insérer des enfants, des fictifs ou des analphabètes à la place des plus méritants. C’est une manière de donner le coup de grâce à la Police nationale, confrontée à une crise de confiance avec la population», indique une source sécuritaire.
Pour beaucoup, le résultat définitif du concours 2016 de la Police nationale doit être purement et simplement annulé. « Il est temps que le Conseil Militaire de Transition annule ces résultats afin de sauver l’honneur de nos policiers. C’est des pratiques rétrogrades qui concourent plus à nous diviser », oriente un policier à la retraite.
Le concours de 5 000 places, organisé en 2016, a vu la présence de plus de 50 000 candidats. En raison de la situation économique délétère du pays, le quota est revu à 1 000 places. Le 21 mars 2021, le jury publie une liste de 1 000 candidats retenus pour la formation des gardiens de la Paix. Une première vague de candidats est envoyée en formation à Koundoul en avril, suivie d’une deuxième vague en juillet.