Défilé JIF 2023 : une suspension des filles du lycée de Massakory irrite les internautes et fait réagir la ministre du Genre

Ph DR

Une note circulaire signée par l’inspecteur départemental à l’éducation nationale de Hadjer- Lamis a déclenché un tollé depuis quelques heures sur les réseaux sociaux, ce vendredi 10 mars 2023. Face à la pression des réseaux sociaux, la ministre du genre Amina Priscille Longoh s’est impliquée et obtient l’annulation de la note polémique.

La note circulaire en question traduit une instruction donnée par l’inspecteur départemental de l’Education nationale au  proviseur du lycée Moderne de Massakory, en vue de sanctionner les élèves filles n’ayant pas défilé pendant les festivités de la Journée Internationale de la Femme.   

Dans ce document, on peut lire un sieur du nom Idriss Mahamat  Adoumou  Zene agissant  en qualité d’inspecteur départemental de l’éducation et de la promotion de la Province du Hadjer Lamis. Ce dernier donne des instructions au proviseur du Lycée Moderne de Massakory afin d’infliger des sanctions disciplinaires à toutes les filles de l’établissement n’ayant pas pris part au défilé du 8 mars 2023.  Il poursuit que ces dernières ne doivent pas avoir une note de conduite supérieure à 10.

La sanction ne s’arrêtera pas seulement au niveau de la note de conduite. L’inspecteur ordonne aussi à tous les enseignants d’attribuer une note de zéro à ces élèves au cours d’un de leurs devoirs de classe, tout en insistant sur le respect de ses instructions données à travers la note. 

Interpellée par les internautes à ce sujet, la ministre en charge de la Femme, Amina Priscille Longoh, estime  que cette décision est absolument contraire au principe et  à la vision de la lutte pour la cause féminine. Selon elle, c’est juste un abus de pouvoir et le ministre de l’Education Nationale  a été saisi pour dispositions à prendre. « C’est inacceptable ! Je suis solidaire aux filles du Lycée moderne de Massakory. Aucune d’entre elles ne doit être sanctionnée sinon que nous le soyons toutes », a-t-elle écrit sur sa page Facebook. Elle a par la suite demandé l’annulation de la note circulaire. « Si au moment où nous faisons de l’éducation des filles notre priorité, d’autres profitent de leurs positions pour bafouer leurs droits, alors nous prenons la responsabilité de vous annoncer solennellement, qu’aucun défilé ne sera plus jamais organisé à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme ou Semaine Nationale de la Femme Tchadienne. La vision du Gouvernement de Transition pour les femmes et filles tchadiennes, c’est au-delà de tout ça » a écrit Amina Priscille Longoh.

Cette décision a été très mal appréciée par les internautes et quelques observateurs. Certains demandent automatiquement le remplacement  de ce représentant du ministère de l’éducation dans cette contrée du pays. L’on se demande si les défilés pendant les célébrations officielles sont-ils obligatoires pour les élèves ?  Le fait de ne pas assister à un  défilé mérite de telles sanctions ? Instruire pour infliger des sanctions aux élèves relève-t-il des prérogatives d’un inspecteur départemental ?

Aux dernières nouvelles, le délégué provincial de l’éducation et l’inspecteur ont purement annulé la note sur instructions de leur hiérarchie.

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