L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que plus de 400 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad, depuis le début des affrontements au Soudan. C’est à travers un rapport des indicateurs de gouvernance des migrations, rendu public le 29 août 2023. Cependant, parmi ces personnes, plus de 60 830 sont des retournés tchadiens. L’organisation onusienne s’attend à ce que ce nombre passe à 80.000 dans les semaines à venir.
Selon le rapport, élaboré en coordination avec la Commission Nationale d’Accueil de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés (CNARR) et les organisations humanitaires, l’OIM a déjà enregistré 39 907 retournés et 95 ressortissants des pays comme le Soudan du Sud, le Niger, l’Éthiopie, la République Centrafricaine, le Burkina Faso, l’Ouganda et le Nigéria, dans 27 localités de trois provinces du Tchad. Selon l’OIM, la CNARR et le HCR, beaucoup de retournés sont installés spontanément près de la frontière avec le Soudan et ont un besoin urgent de nourriture, d’eau, d’abris, d’articles non alimentaires, de sécurité et autres. Ce rapport indique que l’OIM a commencé la relocalisation des retournés d’Adré vers un site à Tongori, en coordination avec les autorités. 713 ménages des retournés les plus vulnérables ont déjà été relocalisés.
Pour rappel, les indicateurs de gouvernance des migrations (IGM) visent à aider les gouvernements qui en font la demande à faire le point de leurs politiques et stratégies en matière de migration afin d’identifier les bonnes pratiques et les aspects susceptibles d’être renforcés. Les IGM permettent de nouer un dialogue avec les gouvernements et les autres parties prenantes en vue d’identifier les priorités à adopter à l’avenir. Axés sur l’appropriation du processus par les gouvernements, ils offrent un appui qui contribue, à l’échelle nationale et locale, à l’amélioration progressive des systèmes de gestion des migrations.