La justice malienne a ouvert une information judiciaire notamment pour « actes de terrorisme » après que le Mali a accusé l’Algérie d’avoir abattu un drone de son armée en territoire malien il y a quelques jours, a-t-on appris jeudi.
Le procureur de la République du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé a annoncé avoir ouvert cette information judiciaire « pour des faits d’association de malfaiteurs, d’acte de terrorisme, de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes et de munitions, et de complicité », selon un communiqué du tribunal daté de mercredi, 9 avril 2025.
Cette information judiciaire a été ouverte « suite à l’annonce par le gouvernement de transition et le collège des chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (AES) de la destruction d’un drone » de l’armée malienne « dans la nuit du 31 mars au 1er avril à Tinzawatène », dans la région de Kidal, selon le communiqué. Depuis le 1er avril, le Mali accuse Alger d’avoir abattu un drone de son armée sur son propre territoire, ce qui constituerait une violation de son espace aérien.
L’Algérie a rejeté ces « graves accusations » portées par le Mali. Selon Alger, les données radars de son ministère de la Défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali. Selon Bamako, une enquête « a conclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit » à la suite d' »une action hostile préméditée du régime algérien ».
En outre, le Mali indique avoir officiellement informé lundi le Conseil de sécurité de l’ONU de cet incident via une lettre. « Nous n’avons pas sollicité une réunion du Conseil de sécurité, ni déposé de plainte. Ce pourrait être les étapes prochaines, en fonction de l’accueil de notre information et de l’évolution du dossier », a déclaré jeudi à AFP un conseiller du ministre malien des Affaires étrangères, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.