L’augmentation exponentielle des prix de la farine et de l’huile sur les marchés de N’Djaména pousse certains ménages à adopter le pain en lieu et place des beignets. Fini les fameux « fangassou » pour l’accompagnement de la soupe à l’heure de la rupture du ramadan ! Pour beaucoup, la préparation des célèbres beignets du ramadan est devenue tout simplement un vrai casse-tête chinois. « Le quart de coro de farine avoisine les 1 000 Fcfa et le demi-litre d’huile autant, sans compter le sel, la levure et autres ingrédients. Pour une famille moyenne, il faut débourser 2 500 Fcfa pour avoir une soixantaine de beignets. Or, avec cette somme, l’on peut faire énormément de mets », informe une ménagère. Une autre relève qu’avec cette chaleur, la préparation des beignets devient tout simplement du supplice. « La température atteint les 46 degrés à l’ombre en cette période de ramadan. On préfère garder notre énergie pour préparer les repas essentiels », indique-t-elle.
Le pain, bien que fustigé pour sa qualité et sa quantité « médiocres », commence à remplacer doucement mais sûrement les beignets cette année. À l’approche de la rupture du ramadan, nombre de N’djaménois prennent d’assaut les boulangeries et les boutiques des quartiers à la recherche du pain. Même l’augmentation du prix dans certains quartiers ne les décourage pas. Chacun se presse d’acheter son pain. « Avec 1 500 Fcfa nous avons du pain pour tout le monde à la maison. Mais, avec ce prix on ne peut préparer les beignets pour toute la maisonnée », informe le père de famille Ali Ahmat. Un fonctionnaire souligne qu’avec cette hausse du prix de la farine, l’acquisition des cakes de la fête reste incertaine. « Avant, avec un 5 000 Fcfa, tu peux trouver un petit seau de cakes. Il sera pratiquement impossible cette année pour beaucoup de familles de payer ces friandises », insiste-t-il.