Des représentants de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont déploré mercredi, 17 juillet 2024, la hausse des attaques contre les hôpitaux au Soudan, ainsi que la faim qui pousse un nombre croissant de personnes à fuir ce pays en guerre.
Depuis avril 2023, une guerre oppose l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU.
Depuis le début de la guerre, « 82 attaques » contre des établissements de santé ont été recensés, « dont 17 au cours des six dernières semaines seulement », a souligné Hanan Balkhy, directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, lors d’une visioconférence. Pendant ce temps, le pays connaît « une propagation de maladies comme le choléra, la malaria et la méningite », a-t-elle averti.
Alors que la guerre ne connaît pas de répit, l’acheminement de l’aide humanitaire fait face à des « obstacles administratifs, sécuritaires et logistiques », a déclaré pour sa part le représentant de l’OMS au Soudan, le Dr Shible Sahbani. Malgré les obstacles, « l’OMS a distribué entre janvier et juillet 510 tonnes de médicaments et de matériel d’aide », a-t-il ajouté, précisant que « deux camions sont entrés au Nord-Darfour la semaine dernière en provenance du Tchad et sept camions sont en route vers le Darfour en provenance de Port-Soudan ».
Selon le Dr Sahbani, qui se base sur des témoignages de réfugiés rencontrés au Tchad, la faim est désormais la principale raison pour laquelle les Soudanais fuient leur pays. Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë » au Soudan, a indiqué fin juin un rapport appuyé par l’ONU.
Les agences humanitaires préviennent que seule la difficulté d’accès aux données sur le terrain a empêché que la famine soit déclarée officiellement au Soudan. L’armée et les FSR ont été accusées d’entrave à l’aide humanitaire et d’avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.