Un rapport de l’ONU pointe les exactions d’un groupe armé lié aux forces régulières centrafricaines, accusé notamment d’avoir tué 24 personnes et violé des femmes au cours de deux attaques dans le sud-est du pays en octobre 2024 et en janvier 2025.
« Les attaques ont été dirigées et coordonnées par des éléments des Wagner ti Azandé (WTA), un groupe ayant des liens avec l’armée nationale », détaille un communiqué de l’ONU transmis à l’AFP après la présentation du rapport aux Nations unies à New York.
Au-delà des meurtres et « exécutions sommaires », les attaques menées dans les préfectures du Mbomou et du Haut-Mbomou ont été marquées par « des violences sexuelles, des traitements cruels, inhumains et dégradants » visant des adultes et des enfants, précise le rapport en appelant à des « mesures urgentes » pour stopper le groupe armé. « Ces crimes horribles ne doivent pas rester impunis », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, qui réclame que « les liens entre WTA et l’armée nationale soient clarifiés ».
Le WTA est issu du groupe d’autodéfense Azandé Ani Kpi Gbé (AAKG), et ses hommes ont été affiliés à l’armée centrafricaine. Ils ont été formés par le groupe paramilitaire russe Wagner en mai 2024, les autorités centrafricaines voulant à l’époque reprendre le contrôle de ces zones, selon le rapport établi par des enquêteurs de la mission des Nations unies pour la Stabilisation en Centrafrique (Minusca).
La Centrafrique, pays enclavé d’Afrique centrale, un des plus pauvres au monde, est en proie à des coups d’Etats et conflits récurrents depuis son indépendance de la France en 1960. Les violences, en recul, ont touché 2,8 millions de personnes l’an dernier, selon Human Rights Watch (HRW). Malgré un processus de retour, 1,2 million de Centrafricains seraient toujours soit réfugiés soit déplacés internes, selon l’ONU.