Le spectre de coup d’Etat plane encore au Burkina Faso. Plusieurs casernes du pays de Thomas Sankara ont vibré au rythme des mutineries ce dimanche 23 janvier 2022. Les soldats mécontents réclament le départ des chefs de l’armée et des renseignements, des « moyens plus adaptés » pour lutter contre les jihadistes et une meilleure prise en charge des familles de soldats tombés ou blessés au combat. L’armée pointe du doigt des manquements graves liés à l’amélioration des conditions de vie des militaires, la gouvernance, notamment la corruption, la gestion des deniers accordés à l’armement, et autres. Les négociations entamées avec les mutins n’ont rien encore donné. Plusieurs sources évoquent l’arrestation du président Roch Christian Kaboré.
Le gouvernement décrète un couvre-feu de 20h à 5h30, jusqu’à nouvel ordre, sur toute l’étendue du territoire. Les écoles sont fermées jusqu’à mardi 25 janvier 2022.
Plusieurs manifestants civils se sont massés devant les camps pour soutenir les soldats mutins. Pour les manifestants, il faut que la manière de gérer les affaires changent sur la situation sécuritaire. Certains restés aux côtés des soldats mutins toute la journée, ont empêché le passage des véhicules au niveau de l’échangeur de l’Ouest de la capitale. Des barricades sont aussi dressées, au courant de la journée, dans certaines rues de Ouagadougou avant d’être détruites par la police. Un groupe de manifestants a saccagé et incendié le rez-de-chaussée de l’immeuble du quartier général de l’équipe de la campagne de Roch Christian Kaboré. Un important dispositif sécuritaire est déployé pour protéger l’édifice.
Le samedi 22 janvier, certains ont déjà manifestés contre la politique sécuritaire du président Roch Marc Christian Kaboré à Ouagadougou et dans plusieurs grandes villes du pays. Mais, la police intervient pour disperser les manifestations.
La Cédéao, qui a déjà suspendu le Mali et la Guinée au cours des 18 derniers mois pour des coups d’État militaires, apporte, dans une déclaration, son soutien au président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso. L’organisation ouest-africaine appelle au dialogue avec les mutins. Les prochaines heures seront déterminantes au Burkina Faso.