Le 8 janvier 2025, un groupe de 24 individus armés de machettes et de couteaux a tenté de pénétrer dans le palais présidentiel du maréchal Déby à N’Djamena. Descendus d’un bus devant le bâtiment, ils ont été rapidement neutralisés par la garde présidentielle, entraînant un bilan de 18 morts parmi les assaillants et six prisonniers. Du côté des forces de sécurité, la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE) déplore deux morts et cinq blessés graves.
Cet événement a suscité une vague de réactions et d’hypothèses sur les réseaux sociaux, reflétant une polarisation des opinions autour de l’attaque.
Scénario 1 : Une mise en scène du gouvernement tchadien
Certains internautes et médias soupçonnent que l’attaque aurait été orchestrée par le régime lui-même dans le but de renforcer son image et d’obtenir un soutien populaire. Les défenseurs de cette théorie pointent du doigt des incohérences dans le récit officiel, notamment la mention par le porte-parole du gouvernement, Abdelrahmane Koulamallah, de l’ethnie des assaillants et leur origine commune (un quartier au sud de N’Djamena).
Scénario 2 : Un soupçon d’ingérence étrangère
Une autre hypothèse avancée suppose que des acteurs étrangers pourraient être à l’origine de l’attaque, dans une tentative de déstabilisation du Tchad. La France, le Soudan et la Centrafrique sont régulièrement cités, en raison des tensions diplomatiques actuelles. Cependant, aucune preuve claire ne vient étayer l’idée d’une implication directe de ces pays dans une opération aussi désorganisée.
Scénario 3 : Une attaque de Boko Haram
Le groupe terroriste Boko Haram est également évoqué, étant actif dans la région proche de la capitale tchadienne. La récente confrontation armée entre les forces tchadiennes et Boko Haram à Ngouboua alimente cette théorie. Toutefois, les assaillants, décrits comme faiblement armés et vêtus en civil, ne correspondent pas au profil ni au mode opératoire habituel des terroristes de Boko Haram, connu pour ses attaques mieux coordonnées.
Scénario 4 : Une tentative de déstabilisation par des opposants politiques
Certains voient dans cette attaque une tentative de déstabilisation orchestrée par des groupes d’opposition. Cette hypothèse semble plausible dans le contexte tendu des élections. Cependant, plusieurs partis d’opposition, dont le RNDT-Le Réveil, ont rapidement condamné l’attaque et appelé à l’unité nationale.
Cette attaque a provoqué de nombreuses réactions, car elle soulève beaucoup de questions. Comment un groupe de combattants si peu équipés et organisés a pu envisager de prendre pour cible le palais présidentiel ? Pourquoi s’attaquer à l’entrée principale du palais sans anticiper un dispositif de sécurité robuste ? Quel est le rôle de l’alcool et de la drogue, évoqués par le porte-parole du gouvernement, dans cet événement ? Ces questions restent toujours en suspens deux jours après l’attaque, alors qu’aucune revendication de l’attaque n’a été publiée.
Face à ce flou, les internautes ont formulé de nombreuses suppositions pour tenter d’expliquer cette attaque. Mais malgré les nombreuses hypothèses, rocambolesques pour certaines, aucune version des faits ne peut pour l’instant être confirmée. Dans ce contexte de crise, il est essentiel de vérifier la fiabilité des informations avant de les partager. Privilégiez les sources crédibles et fiables pour rester bien informé.