Mahamat Assouyouti, ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Internationale, est nommé directeur de campagne du candidat du Tchad au poste de Président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Fort de nombreuses années d’expérience dans les institutions financières internationales, l’économiste aura la lourde charge de diriger une campagne élective de portée significative pour le rayonnement du Tchad à l’international.
L’exercice est périlleux, mais avec plus de 15 ans d’expérience au sein de la Banque Mondiale, aux Fonds d’Adaptation de l’ONU ainsi qu’à la BAD, Mahamat Assouyouti possède un bagage solide en matière de finance climatique, de développement durable et de gestion de portefeuilles, qui lui confère des compétences éprouvées qu’il pourra mettre à profit de son candidat.
L’ancien ministre possède une véritable expertise dans la mobilisation des ressources et jouit d’une connaissance profonde des enjeux auxquels sont confrontées les institutions financières multilatérales. En outre, au-delà de ses compétences techniques, Assouyouti a également acquis une expérience non négligeable dans les démarches diplomatiques liées à des campagnes internationales.
En effet, en tant qu’émissaire du Tchad, Assouyouti a dirigé plusieurs délégations, rencontrant différents chefs d’État africains dans le cadre de renforcement des relations bilatérales. C’est au cours de certaines de ces missions, justement, qu’il fût accompagné par Abbas Mahamat Tolli, alors gouverneur de la BEAC, notamment au Cameroun et au Congo, où ils ont défendu le bilan de Tolli à la tête de cette institution sous-régionale.
Ce travail diplomatique lui a permis de se familiariser avec les arcanes politiques africaines et de saisir les subtiles ramifications et dynamiques qui y sont à l’œuvre. En parallèle, Assouyouti a également été chef de mission lors des sollicitations de soutien auprès du Niger, du Burkina Faso et du Mali pour la candidature tchadienne à la direction générale de l’ASECNA. Même si cette candidature n’a pas abouti, ces démarches ont enrichi son expérience dans la gestion de campagnes internationales et renforcé ses compétences en diplomatie.
Bénéficiant aussi d’un vaste réseau de contacts dans les grandes institutions internationales, un atout qui pourrait s’avérer déterminant pour rallier les pays non régionaux, détenteurs d’une part significative des voix lors de l’élection à la BAD. Grâce à ses relations au sein de la Banque Mondiale et d’autres organisations, il pourrait jouer un rôle clé dans l’élargissement du soutien à la candidature de Tolli.
Cependant, un défi persiste : avec un profil très technique, Assouyouti saura-t-il déceler les vraies fausses alliances qui peuvent éclater du jour au lendemain ? Pourra-t-il se livrer avec succès au délicat exercice de négociations, le fameux « Give and take » (donner et prendre) ? Qu’offrira-t-il en retour des soutiens qu’il sollicite ou plutôt que sera-t-il prêt à céder ?
Vous l’aurez compris, la présidence de la BAD exige non seulement des compétences affinées en matière économique, de vision hautement stratégique déclinée dans des programmes ambitieux pour des projets intégrateurs à forts impacts, mais surtout nécessite une capacité à construire des alliances solides pour réussir. Bien que son expérience diplomatique soit réelle, le contexte politique de cette élection demeure complexe.
En somme, le choix d’Assouyouti comme directeur de campagne repose sur ses solides compétences techniques et diplomatiques. Si sa capacité à naviguer dans les environnements internationaux est indéniable, il devra prouver qu’il peut aussi exceller dans la politique pure et faire valoir de manière efficiente les atouts nombreux d’Abbas Tolli pour le porter à la présidence de cette prestigieuse et fameuse Banque Africaine de Développement.