Afrique : la politique française au Sahel est-elle à son déclin ?

Après une forte mobilisation de la population nigérienne, le 30 juillet 2023, à la place de concertation à Niamey pour soutenir le coup d’Etat militaire, l’Ambassade française a été ciblée. Beaucoup d’analystes laissent entendre le déclin définitif de la politique française au Sahel.

Après le Mali, le Burkina Faso, récemment secoués par des  coups d’Etat, le Niger était devenu l’un des derniers partenaires privilégiés de Paris au Sahel. Ce pays est aujourd’hui un foyer de tensions et de contestation de la  politique française.

Le 30 juillet dernier, les manifestants pro putsch, ont pris d’assaut les édifices diplomatiques français, les drapeaux russes sont scandés. Sur les pancartes, l’on peut lire des sentiments anti-français. Ces mêmes scénarios ont été observés lors des coups d’Etat au Mali et au Burkina Faso. La France est-elle en train de perdre le Sahel ? Avec la présence des russes dans le Sahel et en République Centrafricaine, l’autorité ou la présence de la France n’a pas un impact considérable sur la population.

Aujourd’hui, « la politique française  est inaudible au Sahel » comme l’affirment certains analystes. Le rejet de la France est devenu l’âme de front dans des opinions publiques africaines notamment au Sahel. Cela se justifie par la dégradation sécuritaire au Sahel  où la France est un partenaire important de lutte contre le terrorisme.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pris des  sanctions pour faire plier la junte, mais l’exemple du Mali a montré clairement qu’une junte déterminée n’a que faire des sanctions.

Pour l’heure, l’avenir diplomatique et militaire de la France au Niger, reste très incertain. A peine installée, la nouvelle junte au pouvoir a pointé un doigt accusateur sur la France de s’immiscer dans la politique nigérienne en voulant préparer une intervention militaire contre la présidence afin de libérer le président déchu, Mohamed Bazoum. Avec de telles accusations l’on ne peut s’attendre au départ des troupes françaises du Niger. Mais si les forces françaises devraient à nouveau être amenées à se retirer, ce troisième revers serait très amer pour le gouvernement.

La question que l’on se pose, est que si les nouvelles autorités nigériennes refusent de loger les forces françaises sur leur territoire, où iront ces troupes ? Rien de déterminant sur ce sujet pour le moment. Actuellement le seul allié de la France dans le Sahel reste le Tchad où les pays entretiennent visiblement de bonnes relations.

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