Afrique : La Libye dispose de deux Premiers ministres

Un flou total règne au sommet de l’exécutif libyen. Le nouveau Premier ministre libyen Fathi Bashaga, nommé le jeudi 10 février 2022 par le parlement basé à Tobrouk, dans l’Est de la Libye, est arrivé ce vendredi 11 février 2022, à Tripoli. Des centaines de ses partisans ont tenu à lui réserver un accueil digne. Une nomination que ne semble pas près d’accepter l’actuel titulaire du poste, Abdel Hamid Dbeibah, tout juste rescapé d’une tentative d’assassinat. Pour calmer la situation, le nouveau Premier ministre Fathi Bashaga sollicite une transition pacifique du pouvoir. « Le prochain gouvernement sera pour tout le monde et inclura tout le monde. Nous tendrons la main à tout le monde, sans exception. Il n’y a pas de place pour la haine, la vengeance ou l’injustice. Nous allons tendre la main à tout le monde. Je tiens à remercier le gouvernement d’Union, dirigé par Abdulhamid Dbeibah, qui a assumé les responsabilités dans une phase difficile. C’est la démocratie qui assure une transition pacifique du pouvoir », insiste le Premier ministre libyen nouvellement élu, Fathi Bashaga.

Mais, l’autre Premier ministre, Abdul Hamin Dbeibah, tient mordicus à son poste. Il a même déclaré, à qui veut l’entendre, qu’il ne démissionnera en aucun cas. Au-delà de son « remplacement », il a également échappé ce jeudi 10 février, jour de la nomination du nouveau Premier ministre à Tobrouk, à une tentative d’assassinat. Des inconnus ont attaqué son convoi à Tripoli, alors qu’il rentrait chez lui. Qualifié par l’entourage du Premier ministre par intérim de « tentative d’assassinat », l’attentat est commis « avec une arme légère, probablement une kalachnikov ». Si l’une des balles a touché le pare-brise de la voiture, le chef du gouvernement et son chauffeur en sont sortis indemnes. 

L’Organisation des Nations Unies (ONU), qui reconnaît toujours Abdul Hamin Dbeibah comme Premier ministre, renvoie les Libyens à leurs responsabilités. C’est à seuls de décider de leur destin. « En fin de compte, les dirigeants libyens vont devoir se réunir pour se mettre d’accord ou se remettre d’accord sur la voie à suivre », temporise le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, M. Stéphane Dujarric.

Les élections parlementaires et présidentielles en Libye, prévues pour le 24 décembre dernier, sont repoussées aux calendes grecques par l’ancien Premier ministre, Abdul Hamin Dbeibah. « Les conditions politiques et de sécurité n’étaient pas réunies », indique-t-on. Le Parlement, pour sa part, le rend responsable de cet échec et le remplace par le nouveau Premier ministre.

Quitter la version mobile